Le secrétaire général du conseil syndical de l'hôtel Albert 1er (Alger-Centre), M. Benlakhdar, a révélé, hier à Alger, lors d'une rencontre avec la presse nationale, que l'établissement hôtelier Albert 1er se trouve dans une situation juridique litigieuse, ce qui menace davantage l'avenir de l'effectif. Ainsi, l'orateur interpelle les pouvoirs publics de surseoir au processus de privatisation qui touche cet hôtel et dont l'ouverture des plis est prévue pour le 6 mai avec un lot de 14 hôtels. C'était l'occasion pour M. Benlakhdar de critiquer la cession des hôtels qui se fait dans « la confusion la plus totale ». Pourtant, ajoute-il, le président de la République était clair dans son discours à l'UGTA : seuls les hôtels en difficulté seront proposés à la privatisation. « Albert 1er, qui emploie 56 travailleurs, est le top des hôtels financièrement avec 85 millions de dinars de recettes hors taxes par année », argumente M. Benlakhdar, qui accumule 26 ans d'expérience dans l'hôtellerie. La crainte des travailleurs est alimentée notamment par cet article figurant dans le cahier des charges et qui stipule pour l'acquéreur « le maintien de l'activité pour une durée de 5 ans ». Pis, même cette période de 5 ans n'a pas été respectée par l'acquéreur. Exemple : le nouveau patron d'El Hidhab (Sétif) a débloqué 60 millions de dinars pour libérer les travailleurs et les remplacer par des contractuels. A l'hôtel El Salam (Skikda), les travailleurs se sont constitués en SPA et quelques jours après, ils reçoivent une note selon laquelle cet hôtel n'est pas concerné par la catégorie SPA. Selon le syndicaliste, si la mention portait sur le maintien de l'activité pour « une durée indéterminée », il n'y aurait aucun soumissionnaire. Il déplore également l'absence d'interlocuteur pour veiller au respect des conditions des travailleurs. « On est ballottés entre le ministère du Tourisme, Gestour et le département de Temmar. Chaque partie renvoie la balle à l'autre », dira M. Benlakhdar, en s'interrogeant : « Où sont les commissions de suivi ? » Le SG du syndicat Albert 1er trouve injuste de ne pas fixer un plafond de la mise à prix pour chaque hôtel afin de connaître la proportion des 15% au profit des travailleurs. « Un seul cahier des charges est établi pour tous les établissements alors qu'il aurait fallu traiter au cas par cas », relève-t-il. « Nous ne craignons pas la privatisation, mais nous sommes contre l'option de vendre à n'importe qui », dira l'orateur qui appelle d'exiger à tout acquéreur le critère de « professionnel ». Il plaide, en outre, pour l'élaboration d'une convention branche du secteur et se dit prêt pour un partenariat avec des groupes tels Accor et Mariott. Par ailleurs, dans une pétition signée par 45 sections syndicales des établissements hôteliers, dont Albert 1er, Grand hôtel d'Oran, hôtel El Aurassi, les résidences de Sidi Fredj, EGT Hammam Righa, Centre de thalassothérapie de Sidi Fredj, EGT de Biskra, de Constantine et de Zéralda, El Safir et El Marsa, les signataires déclarent « rejeter la méthode adoptée pour la cession des hôtels » et invitent à signer « avant le 6 mai », un accord entre Gestour et la Fédération nationale des travailleurs du commerce et du tourisme. La fédération convie les sections syndicales pour un rassemblement le 2 mai au siège de l'UGTA.