La manifestation, qui s'est tenue à Alger du 18 au 21 octobre, a été relativement terne. Un tour dans les stands du salon. Au stand de Solarial Clean Energies qui s'est fixé pour but d'enraciner la culture du solaire dans l'environnement algérien, la modestie est de mise. L'espace attire surtout les visiteurs à la recherche du neuf. Celui qui le tient est le directeur général de l'entreprise, en personne, M. Beladjine Mohamed-Ali, qui affirme que “nous nous intégrons dans une demande pragmatique de développement durable sur le terrain. Nos partenaires sont divers : particuliers, collectivités locales qui souhaitent mettre en place un éclairage public autonome, villages enclavés, particuliers qui souhaitent se débarrasser définitivement des coupures d'électricité à répétition, agriculteurs qui souhaitent installer des équipements peu sophistiqués, fiables et robustes (en vue d'alimenter leurs pompes en énergie, notamment), nomades qui pourraient ainsi transporter leurs panneaux solaires afin de produire de la lumière, brancher un ventilateur, unités de soins, chambres froides. Nous visons plus le social que le profit.” Selon son directeur, Solarial Clean Energies devrait constituer un instrument de vulgarisation du solaire “puisque, affirme-t-il, la technologie ayant trait à l'énergie solaire a été amortie depuis longtemps”, quoi que semble en penser le public en général. Les partenaires étrangers existent et seraient prêts à investir dans le secteur car ils sont extrêmement intéressés d'un point de vue purement économique, “car le marché est très porteur”, d'après Mohamed-Ali Beladjine qui ajoute que “Solarial se trouve dans une logique d'intégration car le support, le câblage, les batteries, les chargeurs sont des éléments qui peuvent se faire en Algérie. Reste à souhaiter le soutien des pouvoirs publics en attendant une politique d'intéressement à ce type de technologie par le biais d'abattements fiscaux, d'une franchise fiscale. Une aide aux PME comme la nôtre est vivement souhaitable. Reste le panneau solaire lui-même qui nécessite des investissements coûteux et exige un partenariat technologique sérieux. Les compétences algériennes existent et donc à terme, il est possible de produire les panneaux solaires en Algérie.” Mohamed-Ali Beladjine insiste sur le fait que les compétences existent car “de jeunes algériens jouissant d'un bon niveau dans le domaine des énergies renouvelables ne demandent qu'à faire leurs preuves. Je les ai recrutés dans le cadre de l'emploi des jeunes, à 9 000 DA/mois. Ils sont en train de développer leur expertise : grâce à eux, l'entreprise va bientôt développer un prototype algérien de panneau solaire et mettre au point un kit mobile destiné aux particuliers”. À titre de rappel, les composants du panneau solaire sont disponibles à profusion en Algérie : silicium, support, chargeur, etc. Reste la technologie et le procédé de fabrication de la cellule photovoltaïque et l'environnement qui exigent des installations particulières que nécessite la nanotechnologie. Selon le directeur de Solarial Clean Energies, “le projet Desertec (projet euroméditerranéen associant l'Algérie, destiné à la production d'électricité à partir du Sahara algérien, ndlr) peut être un outil de développement de tout un réseau de PME et d'entreprises spécialisées qui pourront conjuguer leurs efforts dans un projet commun de développement intégré et durable”. À ce propos, il cite en exemple Cevital qui s'intéresse au projet Desertec, compte tenu de son expérience dans la fabrication du verre spécifique. Toutefois, ce genre de projet devrait naturellement, au préalable, obtenir l'aval du ministère de l'énergie et des mines. M. Mohamed-Ali Beladjine, DG de Solarial Clean Energies, après avoir achevé ses études à l'ENA, a obtenu un diplôme d'entrepreneurship de l'université de San Diego Californie. Il a commencé à activer dans la filière durant l'été 2009 : c'est d'ailleurs sa première participation au salon de l'industrie. Il a déjà reçu de nombreuses propositions à partir des pays du Golfe et de l'Afrique du Sud et, en Algérie, de la direction de l'environnement et de particuliers.