Des mesures d'appui dans le domaine de l'insémination artificielle, une couverture vétérinaire et la disponibilité du fourrage ont permis de reconstituer le cheptel. Selon les chiffres avancés par le responsable de la communication du ministère de l'Agriculture, Djamel Barchiche, 3 à 3,5 millions d'ovins seront sacrifiés à l'occasion de l'Aïd Al Adha. Ce nombre d'apparence énorme n'influera pas pour autant sur le cheptel algérien. «Il n'y aura aucune influence sur notre cheptel dont le nombre est estimé actuellement à 21 millions de têtes pour les ovins et à 2 millions pour les bovins», a indiqué le même responsable, précisant que «notre cheptel bénéficie d'une attention particulière de la part des autorités concernées, qui optent pour l'amélioration et le développement de la production de viandes rouges». Djamel Barchiche ajoute que «pour la fête de l'Aïd El Adha, la tutelle a lancé une vaste campagne de sensibilisation pour la lutte contre le kyste hydatique. Un appel est lancé, en ce sens, à tous les Algériens pour égorger leurs moutons dans les abattoirs qui seront ouverts ce jour, et où un contrôle vétérinaire est gratuitement assuré». Un vaste programme de prévention et de sensibilisation destiné aux éleveurs pour prémunir le bétail contre les diverses maladies est mené à longueur d'année, suivi et appuyé d'une campagne intensive de vaccination. M.Barchiche indique également que «la production nationale, ovine et bovine, enregistre une sensible augmentation, évaluée en moyenne annuelle entre 5% et 15%, due principalement à l'augmentation de la natalité conjuguée à l'amélioration des conditions sanitaires du cheptel». Evidemment, cette amélioration est enregistrée grâce, notamment à la couverture sanitaire assurée par la tutelle, par le biais de ses services vétérinaires, en collaboration avec l'Institut national de la protection des végétaux (Inpv). Plusieurs initiatives ont été prises dans ce sens selon le même responsable qui cite, à titre illustratif, le programme de prévention et de lutte contre la maladie de la fièvre catarrhale ovine (FCO), appelée également la blue tongue (la langue bleue). Sur ce plan, le département de l'agriculture tient à réaffirmer que cette maladie, apparue dans certaines régions du centre et du sud-ouest du pays, est totalement maîtrisée par ses ser-vices vétérinaires en collaboration avec l'Inpv. Pour garantir une bonne couverture sanitaire du cheptel ovin, destiné au sacrifice lors de cette fête religieuse, des points de vente sont désignés dans chaque wilaya du pays, sachant qu'au niveau de chaque point est placé un vétérinaire agréé chargé du contrôle du cheptel. Au niveau local, «des permanences seront ouvertes au niveau du bureau d'hygiène communal pour contrôler le cheptel. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, à travers ses services vétérinaires, a, d'ailleurs, lancé un appel à toutes les communes pour procéder à une vaste opération de ramassage des déchets, afin d'éviter l'apparition et la propagation des maladies», affirme le chargé de communication du ministère de l'Agriculture. Par ailleurs, dans le cadre de la nouvelle politique de renouveau agricole et rural, projetée dans la perspective de mise en oeuvre du programme national du développement économique 2010-2014, le ministère de l'Agriculture a entamé un programme de développement de la production ovine et bovine. Celui-ci reposera notamment sur la dynamisation du programme de mise en défens des parcours steppiques, l'extension des superficies consacrées aux plantations pastorales, l'aménagement et la création de points d'eau... En sus des actions retenues en matière de développement de la production ovine et bovine, il a été décidé, pour la filière viandes rouges, la réalisation de trois abattoirs intégrés, d'envergure régionale, (El Bayadh, Djelfa et Oum El Bouaghi). Les localisations qui sont retenues visent à rapprocher ces abattoirs des régions d'élevage sans trop les éloigner des grands centres urbains. Outre l'amélioration de la couverture sanitaire et des disponibilités fourragères, indique M.Barchiche, «des mesures d'appui et d'encouragement dans le domaine de l'insémination artificielle sont mises en place. Cette technique et celle du transfert embryonnaire qui permettent l'amélioration génétique du cheptel sont menées par le Centre national d'insémination artificielle et de l'amélioration génétique (Cniaag)». Actuellement, il existe plus de 400 inséminateurs bovins sur le territoire national. Ce nombre sera augmenté progressivement avec le programme de formation des inséminateurs transplanteurs mis en place. S'agissant du prix du mouton pour cette année, il convient de relever que la flambée des prix d'il y a quelques semaines est tombée depuis quelques jours. Aussi, les prix semblent revenir à la raison. Avec 20.000 DA, on peut se payer un mouton de bonne qualité.