Suite à une l'information publiée dans notre Radar de mercredi dernier, relative au fait que Karl Marx a séjourné en Algérie et particulièrement en Kabylie, René Gallissot a tenu à apporter une rectification. Rencontré en marge du Salon du livre (Sila-2009), et ce, juste avant la rencontre qu'il devait animer avec Fouad Soufi, l'historien français et le spécialiste du Maghreb colonisé a affirmé que Karl Marx “n'a jamais séjourné en Kabylie”. Et d'ajouter : “Le bouquin sur la Kabylie que j'ai publié et qui a été édité en Algérie qui s'appelle Marx et l'Algérie, il y a des notes de Marx sur la Kabylie où il commente les formes de démocratie rurale qui avaient été mises en relief par un grand chercheur de Russie qui s'appelait Kovaleski. C'est l'ensemble de ce qu'on appelle Les notes de Kovaleski, traduites et publiées dans le livre, Marx et l'Algérie. “Il faudra peut-être que les gens du film regardent un petit peu ce bouquin pour éviter quelques erreurs sur la Kabylie éventuellement.” À propos du pourquoi de cette précision, il dira que “ce qui me gênait, c'est qu'il n'y a ni le nom du réalisateur ni de l'équipe, ni aucune indication sur le travail qui se fait sur ce film”. Concernant sa venue à Alger, il dira que “je suis au Salon du livre car à l'heure actuelle, c'est la sortie de mon bouquin qui s'intitule Henri Curiel, le mythe mesuré à l'histoire. Henri Curiel c'est non seulement le juif égyptien qui a tenté de fonder en Egypte un parti communiste, mais c'est également ce qu'on appelle le réseau Curiel qui a prolongé et repris le réseau Jeanson pendant le soutien de la guerre de l'indépendance algérienne. Et ensuite qui a élargi en quelque sorte son action d'aide à toutes les luttes de libération de ce qu'on appelle le Tiers-Monde par l'organisation qui s'appelle Solidarité.” Par ailleurs, en parlant de la raison de ce livre, il dira que “mon but est de mesurer l'itinéraire d'Henri Curiel à ce temps fort de l'histoire dont il a été un grand porteur, un acteur”. Allant encore plus dans le détail, il nous apprendra qu'Henri Curiel et son frère Raoul, à l'indépendance de l'Algérie, ont “donné la maison Curiel, c'est-à-dire le bel hôtel particulier de la famille Curiel qui étaient des banquiers en Egypte, à l'Etat algérien”. Cette bâtisse abrite actuellement l'ambassade d'Algérie au Caire. À rappeler que la rencontre de jeudi passé au Sila avait porté sur “le livre et l'approche de l'histoire, et des luttes et mouvements de libération”. “Je pense que dans la phase, qu'on soit révolutionnaire ou réactionnaire, dans laquelle on est depuis une quinzaine d'années, il y a des signes que l'on sort.” Ces signes-là ont “complètement oblitéré l'époque où le monde a changé à travers les mouvements nationaux et les luttes de libération”. Et donc, c'est un peu de ce temps qu'il a voulu rappeler !