Un groupe de six “cerveaux” algériens résidant aux Etats-Unis veulent aider au développement technologique de l'Algérie et contribuer à la création d'emplois et de richesses dans le pays. Une délégation de six chefs d'entreprise ou managers algériens de grandes boîtes américaines implantées à la Silicon Valley, le berceau mondial des start-up high-tech, a séjourné à Alger du 24 au 27 octobre, a confié Yacine Rahmoun, le chef du groupe. Ces génies, qui ont créé leur propre société start-up ou dirigé de grandes firmes américaines en Californie, sont spécialisés dans l'énergie solaire, les télécommunications et Internet, l'investissement technologique, la numérisation des données. “Un membre de la délégation s'est illustré notamment en déposant 230 brevets d'invention aux Etats-Unis. Objet de leur visite : lancer une initiative en faveur de la création de start-up en Algérie, ces petites entreprises qui démarrent, à partir d'une idée ou une innovation technologique et qui peuvent grossir jusqu'à générer de nombreux emplois et d'importants revenus annuellement”, a ajouté la même source. 250 brevets d'invention déposés aux Etats-Unis À cette fin, la délégation a rencontré les ministres de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, de la Solidarité nationale et de la Communauté algérienne à l'étranger, respectivement MM. Bessalah et Ould-Abbès, la direction du Forum des chefs d'entreprise (patronat privé), le premier responsable de l'Ansej. Elle a tenu une séance de travail avec l'équipe de la direction du cyberparc de Sidi-Abdallah. Chefs d'entreprise locaux et des représentants de la multinationale Microsoft et de la première start-up algérienne implantée à Sidi-Abdallah Red Fabrik, ont assisté à cette réunion. Cette dernière fait de l'outsourcing, c'est-à-dire la conception de logiciel pour le compte de boîtes françaises. La délégation a également enseigné le 27 octobre à des porteurs de projets technologiques : comment rédiger un business plan, l'outil qui permet d'exécuter l'idée, en un mot un plan de développement susceptible d'intéresser les investisseurs qui vont financer le démarrage de l'entreprise. Elle s'est réunie le soir avec des représentants de la Chambre algéro-américaine de commerce. Au terme de sa visite, elle a reçu les encouragements des pouvoirs publics. Ces derniers se sont engagés à apporter leur soutien à cette initiative. En quoi consiste-t-elle ? Elle vise trois objectifs à court terme : 1- apprendre aux jeunes porteurs de projets algériens comment rédiger un business plan. Le travail a été entamé avec le cours dispensé mentionné plus haut ; 2- lancer la compétition des meilleurs start-up. Cette course au meilleur projet sera lancé dans les prochains jours et clôturé en janvier prochain. Pas de limite d'âge n'est fixé aux candidats ; 3- en mars 2010, seront récompensés les trois meilleurs starts-up, en un mot celles qui ont rédigé les meilleurs business plans. Un jury, qui siégera à la Silicon Valley, départagera les candidats. Les trois meilleurs start-up bénéficieront de locaux gratuitement à Sidi-Abdallah. Plus précisément, ces jeunes entreprises travailleront dans des bureaux intelligents, c'est-à-dire dotés de matériels informatiques et de moyens de communication modernes. Chaque start-up recevra un chèque, permettant de faire démarrer l'entreprise et 150 000 dollars de logiciels offerts par Microsoft. Elle bénéficiera du parrainage de ce groupe de génies de la Silicon Valley qui œuvreront à lui assurer les meilleures conditions de succès. À long terme, l'ambition des auteurs de l'initiative est la création d'une start-up par jour en Algérie. Tout a commencé lorsque ces membres de la délégation se sont réunis autour d'une table à San Fransico, pour voir comme aider l'Algérie à se développer technologiquement. L'idée leur est venue alors de lancer cette initiative qui a bénéficié de l'appui de l'ambassade de l'Algérie aux Etats-Unis. Les choses se sont accélérées depuis. La Chambre algéro-américaine de commerce sollicitée a organisé le voyage. L'initiative est sur le point d'être lancée. “À long terme l'Algérie pourrait convevoir son propre google” avance Yacine Rahmoun sur un ton optimiste. Espérons seulement que l'initiative fera tâche d'huile. K. R.