La visite du directeur général d'Algérie Poste dans la wilaya de Djelfa, la semaine dernière, a “coïncidé” avec la tenue de la session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya curieusement consacrée au secteur postal. La lecture du rapport de la commission de wilaya qui s'est penchée sur la poste, même s'il n'a fait qu'effleurer la question, a eu le mérite de relever certains problèmes récurrents. Déficit en infrastructures, ancienneté des équipements dont beaucoup n'ont pas été renouvelés depuis bien avant la dernière restructuration, manque de personnel qualifié et absence régulière de liquidités. Autant de tares qui bloquent sérieusement le développement du secteur et l'empêchent de jouer le rôle qui est le sien. Ainsi, on apprend que pas moins de 27 communes sur les 36 que compte la wilaya sont très loin des normes en vigueur en matière de couverture postale. Les données actuelles feraient qu'on aura 18 484 clients pour un seul bureau dans la majeure partie des communes et environ 28 822 au chef-lieu de wilaya qui connaît la plus forte concentration de la population. D'où la nécessité de l'ouverture de 30 nouveaux bureaux pour espérer un jour atteindre la moyenne nationale et atténuer la grande pression qui s'exerce sur les bureaux de poste existants. À ce titre, le même rapport signale qu'une dizaine de structures restent, à ce jour, fermées par manque d'effectifs, à l'instar de certains bureaux à Feïd El Botma, Dar Chioukh, Charef et Hassi Bahbah. D'autres infrastructures inspectées souffrent, au contraire, d'insalubrité et d'absence totale de sécurité, quand elles ne sont pas abandonnées et livrées au pillage comme ce fut le cas du bureau de poste de Saïfi qui fera sans doute tache d'huile dans les annales du secteur. Dans un autre registre, la poste de la wilaya traîne derrière elle un lourd passif de détournements et de scandales dont elle aura sûrement du mal à se départir, en témoignent les vingt fonctionnaires du secteur cités dans des affaires de gros sous et qui ont eu des démêlés avec la justice ces trois dernières années et les quelque 166 003 756,43 centimes soutirés dans les comptes de la clientèle entre 2006 et 2009, et dont seuls 12 285 020,25 seront récupérés. Par ailleurs, on fait aussi état de nombreuses doléances au sujet de l'accueil souvent réservé à la clientèle. En effet, celle-ci se plaindrait, chaque jour un peu plus, de la qualité des prestations fournies par les employés qui devraient peut-être s'inspirer de certaines valeurs qui, il fut un temps, faisaient l'honneur et la fierté de toute la corporation.