La direction de l'hydraulique a prescrit le lancement des opérations de curage, de corrections torrentielles des lits des oueds et le renforcement des réseaux de drainage des eaux pluviales. Des actions préventives ont été prises par l'autorité de wilaya pour prémunir les villes côtières d'Aïn Tagourait, Khemisti, Bouharoun et Bou Ismaïl de l'effet dévastateur des coulées de boue qui ont submergé les axes routiers et maisons de ces localités, suite aux importantes averses qui s'étaient abattues le 28 septembre de l'année en cours, où il a été enregistré plus de 52 mm de précipitations en l'espace de deux heures. Selon les estimations faites par la direction de l'hydraulique de la wilaya de Tipasa, pour la seule commune de Bouharoun, l'équivalent de 30 000 tonnes de coulées de boue avaient dévalé des hauteurs de la ville pour envahir les bas quartiers qui se trouvent à proximité de la mer en coupant la circulation sur les principaux axes routiers. Lors d'une tournée dans la daïra de Bou Ismaïl, M. Mohamed Ouchen, wali de Tipasa, a suivi un exposé présenté par la direction de l'hydraulique de la wilaya avec comme support didactique une photo aérienne de chaque ville côtière prise sur earth Google le 4 septembre 2009 qui fait apparaître clairement les causes à l'origine de ces dégâts provoqués incontestablement par l'action néfaste des citoyens qui ont construit sur les lits des oueds sans se soucier des règles qui régissent l'urbanisme, mais aussi encouragés par la permissivité des responsables locaux qui ont laissé faire sans prendre les mesures adéquates pour faire appliquer en temps voulu la réglementation en la matière. Ces défaillances ont été accentuées par l'obstruction des canalisations en béton, à savoir les ovoïdes réalisés dans le cadre de la protection des villes contre les inondations pour le reprofilage et le recalibrage des lits des oueds qui traversent en aval ces villes en vue de favoriser le drainage des eaux pluviales avant leur déversement dans la mer. Ajouter à cette négligence un autre facteur aggravant qui est déclenché par les amas de gravats et autres déchets extraits de nombreux chantiers engagés dans les villes et leur périphérie qui s'amoncellent dans tous les endroits sans qu'ils soient acheminés dans des lieux appropriés. Au lendemain de ces inondations, le chef de l'exécutif a pris, dans un premier temps, des mesures d'urgence en dégageant sur le compte du budget consacré à l'amélioration urbaine une enveloppe d'un montant global de 188 millions en ordonnant au directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC) de piloter l'opération de réhabilitation et de l'extension des réseaux d'eaux pluviales d'assainissement et d'AEP qui ont été endommagés au niveau des communes de Bouharoun qui a bénéficié d'une somme de 80 millions de DA, de Bou Ismaïl (60 millions de DA), d'Aïn Tagourait (20 millions de DA) et Koléa (28 millions de DA). Le marché de ces opérations a été confié à deux entreprises spécialisées Hydro-Aménagement et l'Office national de l'irrigation et du drainage (Onid). Dans une deuxième phase, la direction de l'hydraulique a été chargée d'établir un diagnostic et d'inscrire le lancement, dès l'année 2009, des opérations de curage, de corrections torrentielles des lits des oueds et le renforcement des réseaux de drainage des eaux pluviales qui nécessitent une enveloppe budgétaire d'un montant estimé à 500 millions de DA. Les travaux de ces ouvrages hydrauliques au niveau de toutes les communes de la wilaya seront lancés dès la mise en place de l'autorisation de programme y afférente. D'autres actions sont programmées en amont au niveau de chaque unité urbaine pour favoriser le couvert végétal à même de stabiliser le sol par le reboisement et la revégétalisation des falaises surplombant les villes côtières, la réalisation des banquettes et des tranchées pare-boue au-dessus de la bande végétalisée et le curage des lits des oueds des gravats et détritus de toutes sortes. R. R.