Le suspense n'aura duré finalement que quelques heures. Le match Egypte-Algérie aura bel et bien lieu aujourd'hui à partir de 18h30 (heure algérienne) au stade du Caire et ce, malgré l'agression sauvage dont a été victime la délégation algérienne à son arrivée, jeudi, dans la capitale égyptienne. Ainsi en a décidé la puissante fédération internationale de football (Fifa), même si cette dernière reconnaît en filigrane la véracité des accusations algériennes. En fait, la Fifa a préféré se limiter à adresser une mise en demeure, certes caustique, aux autorités égyptiennes, dans laquelle elle indique qu'elle prend acte de l'agression perpétrée par des supporters égyptiens contre l'équipe nationale algérienne, sur la foi des rapports qui lui ont été adressés par ses membres présents au Caire. La Fifa invite donc les dirigeants locaux à assurer la sécurité totale des Algériens durant leur séjour en Egypte et les avertit contre toute récidive. Dans le cas où un incident similaire viendrait à se reproduire, écrit la Fifa dans sa correspondance envoyée à la fédération égyptienne, elle n'hésiterait pas à décréter l'annulation pure et simple de la rencontre avec les conséquences que cela engendrerait. Autrement dit, dans le cas où les Verts viendraient à être ne serait-ce que perturbés de nouveau, la Fifa sera appelée à donner match gagné sur tapis vert à l'Algérie. La mise en garde de l'instance mondiale du football ne s'arrête cependant pas là, puisqu'elle a exigé hier “des garanties officielles de la part des plus hautes autorités pour qu'aucun incident ne se produise avant, pendant et après le match”. Ces garanties devaient être envoyées hier avant 18 heures à la Fifa sous peine de décisions plus radicales de la part de celle-ci. Cette décision satisfait-elle la partie algérienne ? Sans doute non, car le ministre de la jeunesse et des sports, M. Hachemi Djiar, lors de son point de presse jeudi soir, avait laissé entendre que la rencontre pouvait être annulée. Un lapsus qui, en fait, trahissait son souhait de voir le match reprogrammé en dehors de l'Egypte. Pourquoi donc n'a-t-elle pas franchi le Rubicon en reportant sine die la rencontre ? La question mérite d'être posée, lorsqu'on sait que devant des situations pareilles, elle avait pris déjà des décisions plus sévères. On se rappelle le fameux match Egypte-Zimbabwe de 1993 qui, en dépit de la victoire des locaux par deux buts à un, a été rejoué, à huis clos, en terrain neutre, plus précisément à Lyon suite à la blessure à la tête du célèbre gardien zimbabwéen Bruce Grobelaar par un projectile lancé des tribunes. Le Zimbabwe l'avait alors remporté 1 à 0 au stade Gerland et avait, ainsi, passé ce tour des éliminatoires du mondial-1994 aux dépens des Pharaons. D'ailleurs, le code disciplinaire de la Fifa prévoit le déroulement de la rencontre sur terrain neutre (article 66 du CD) en cas d'infraction grave. Du coup, on déduit que la Fifa a estimé que l'agression perpétrée contre les Algériens n'est pas suffisamment grave pour décider le report du match