Les supporters de l'équipe nationale de retour du Caire après le match Egypte-Algérie, encore sous le choc de l'agression qu'ils ont subie, sont plus que jamais confiants quant au résultat du match de mercredi prochain à Khartoum. L'avion les transportant a atterri vers 16 h 30 à l'aéroport Houari Boumediene. Des heures auparavant, des jeunes et des moins jeunes étaient postés à la sortie attendant l'arrivée des leurs. A l'entrée, les supporters et les membres de la délégation algérienne, dont des députés, les directeurs des journaux la Tribune et le Temps d'Algérie), d'anciens ministres et des artistes, ont eu chacun à cœur de raconter ce qui s'est réellement passé en terre égyptienne. «Ce sont des sauvages», dira un député du RND. La rage au cœur, il ajoutera qu'ils ont été mal accueillis : «Ils ne méritent pas qu'on ait des relations diplomatiques avec eux.» Selon lui, les Algériens ne se sont pas laissés faire, puisqu'ils ont saccagé l'aéroport. Un autre député, toujours du RND, a brandi le drapeau algérien taché du sang d'un supporteur, comme preuve de la sauvagerie dont tout le monde parle. D'ailleurs, selon ses propos, ce drapeau sera accroché aujourd'hui à l'APN, où aura lieu une séance plénière pour débattre du projet de loi de finances 2010. Les jeunes supporteurs algériens, comme à l'accoutumée, n'ont pas baissé les bras et ont mis une grande ambiance dans l'enceinte de l'aéroport : «one, two, three, viva l'Algérie, djeich chaab, maak ya Saadane, Allah Akbar, soyez des hommes au Soudan….» Un jeune supporteur, visiblement sous le choc, en guise de témoignage, se contentera de dire : «Ne soyez pas déçus du deuxième but marqué, car c'est lui qui nous a sauvé d'une mort certaine.» «Nous avons, certes, perdu la bataille, mais on gagnera la guerre», dira Kamel, 37 ans. «Je n'ai jamais vu un peuple pareil. Ils nous ont traités d'une manière sauvage comme s'il s'agissait d'animaux, et ce, durant tout notre séjour. De l'aéroport à l'hôtel en passant par le stade, on a eu un traitement inhumain», a déclaré le célèbre comédien Salah Ougrout, les yeux pleins de larmes. Pour sa part, l'ancien ministre de la Jeunesse, Aziz Derouaz, souligne que «tout ce qui s'est passé est inacceptable. Tous les Algériens ayant fait le déplacement, ceux de la délégation, les simples supporteurs ainsi que les joueurs ont subi le même traitement. En dépit des mauvaises expériences vécues en terre égyptienne, on n'a jamais imaginé être au cœur d'un tel scénario. C'est inacceptable». B. A./ S. B. Les preuves de la violence des Egyptiens dans les valises de la délégation De retour à Alger, la délégation algérienne n'est pas revenue les bagages vides de son voyage «inoubliable» et cauchemardesque du Caire où elle devait assister à ce qu'elle croyait être un match de qualification au mondial, mais qui s'est malheureusement transformé en véritable enfer. En effet, les grosses pierres qui ont déferlé, preuve de l'attaque dont ont été victimes les Algériens, ont été montrées à qui le voulait. La délégation, composée de directeurs de journaux (La Tribune et le Temps), de députés et même d'artistes, a tenu à rapporter ces «pièces à conviction» dont ont usé les Egyptiens pour saper le moral des Algériens. D'autres preuves de cette violence, des photos et même des vidéos, ont été également ramenées du Caire. A les voir, les informations sur d'éventuels morts ne sont plus à écarter. B. A. Le cas de Maria, l'Oranaise Un jeune supporteur d'Alger a insisté pour que nous relations le cas de Maria, l'Oranaise, une jeune fille de 26 ans, jetée en prison parce qu'elle a osé filmer une scène de violence exercée sur l'un de ses compatriotes. «Elle est en plus jetée dans une cellule d'hommes», a-t-il souligné. Du haut de ses 18 ans, Nasreddine, dira que «l'Etat doit bouger et intervenir pour la faire sortir de là». Selon lui, elle a filmé un Algérien brûlé par «les sauvages» égyptiens, et il a eu le courage de leur tenir tête. B. A.