Le match qui opposera l'équipe algérienne aux Egyptiens, à Khartoum (Soudan), suscite beaucoup d'espoir chez nos citoyens. D'après l'ambassadeur d'Algérie à Khartoum, Yarki Mohamed, la sélection algérienne est hébergée actuellement à l'hôtel Bordj El-Fateh, et toutes les dispositions ont été prises pour permettre à l'équipe nationale d'affronter “dans les meilleures conditions” son adversaire égyptien. Contrairement au Caire, les données semblent changer au Soudan et il faut croire que les joueurs algériens, du moins ceux qui arriveront à se relever de leurs blessures, n'auront pas à subir les pressions, les brutalités ni les comportements scandaleux qui déshonorent le sport, comme cela a été le cas au Caire. Même les supporters algériens auront droit à un accueil meilleur, qui se distinguera de leur séjour au Caire et donc des provocations et des intimidations endurées en Egypte. Hier, l'ambassade du Soudan à Alger a annoncé que les visas seront gratuits pour les supporters algériens, justifiant cette décision par la “reconnaissance des bonnes relations liant les peuples algérien et soudanais et de la position algérienne inaliénable et permanente soutenant le Soudan, au niveau régional et international”. On parle même de la délivrance de billets gratuits aux Algériens, ainsi que de la fixation de prix symboliques dans les hôtels soudanais. Plusieurs sources montrent que les Egyptiens ne sont pas forcément les bienvenus au Soudan. Les nombreux problèmes entre les deux pays, particulièrement le partage des eaux du Nil, la position sur le Proche-Orient et les liens entre Khartoum et les islamistes égyptiens, sont à l'origine de ce malaise. Par ailleurs, l'importante communauté soudanaise vivant en Egypte souffrirait de discrimination et de maltraitance de la part des Egyptiens. Les Soudanais n'apprécieraient pas non plus les positions du gouvernement du Caire vis-à-vis des Etats-Unis et d'Israël. Soulignons que les relations soudano-égyptiennes ont pris un coup, en 1995, au lendemain de l'attentat contre le président Hosni Moubarak. Le Caire avait alors accusé Khartoum d'avoir commandité l'attentat raté, avant de le faire condamner 6 mois après par le Conseil de sécurité de l'ONU. Pour ce qui est des relations entre Alger et Khartoum, on retiendra surtout que la position de l'Algérie, qui a été le premier pays arabe à condamner publiquement, en mars dernier, la délivrance d'un mandat d'arrêt international à l'encontre du président soudanais Omar El-Bachir, a été très appréciée par Khartoum, alors que l'Egypte s'est alignée sur les thèses américaines sur le terrorisme islamiste. Tous ces éléments confirment que l'environnement sera favorable aux joueurs algériens, qui n'auront qu'à jouer, à prouver leur professionnalisme et, pourquoi pas, leur domination sur le terrain.