Pressentant une expansion du mouvement de grève des enseignants des trois paliers aux autres syndicats qui avaient adopté une attitude immobiliste, le directeur de wilaya de l'éducation a réuni, hier, à Oran, les journalistes de la presse nationale et locale autour du bilan de la rentrée scolaire 2009-2010. Mais au-delà de ce point de presse de constat, le responsable de l'éducation a voulu surtout tirer les enseignements sur trois semaines de débrayage. Les syndicalistes raidissent le mot d'ordre appelant à la poursuite du mouvement de protestation. L'ouverture de négociations sérieuses concernant la refondation du régime indemnitaire indexé sur la péréquation nationale est diversement expliquée par le directeur de l'éducation. “Le ministère de tutelle ainsi que le Premier ministre ont officiellement donné leur caution pour la satisfaction intégrale de la plate-forme revendicative adoptée par l'intersyndicale”, a annoncé le directeur de l'éducation. Appelant les enseignants et les personnels du secteur à la reprise du travail “dans les meilleurs délais”, l'intervenant a rappelé l'esprit des décrets portant régime indemnitaire avec effet rétroactif pécuniaire à compter du 1er janvier 2008. Concernant la régularisation des journées de grève, le directeur de l'éducation a déclaré que seule l'instance ministérielle est habilitée à apporter une réponse à ce sujet. L'orateur a affirmé que 53% des enseignants du secondaire ainsi que 16% et 2% des paliers du primaire et du moyen ont observé le mot d'ordre de grève lancé par l'intersyndicale. À Aïn Témouchent, le directeur de l'éducation a lancé un appel aux enseignants grévistes pour rejoindre leur établissement et permettre ainsi aux milliers d'élèves de reprendre les cours. À ce titre, M. Aïssa Cherhabil fera savoir qu'il ne comprendra pas le comportement des enseignants du moment que le gouvernement ainsi que le ministère de l'éducation se sont engagés à répondre positivement à l'ensemble des revendications soulevées par les quatre syndicats grévistes. Le conférencier s'est dit très préoccupé par l'état d'esprit des élèves et de leurs parents qui craignent le pire pour leur progéniture, notamment ceux qui s'apprêtent à passer les examens. Car si au niveau du cycle primaire, il n'y a pas d'affolement puisque la grève n'a pas été suivie, il n'en demeure pas moins qu'au niveau des établissements du secondaire la situation s'empire de jour en jour et à un degré moindre dans le cycle moyen. Le directeur de l'éducation avancera les taux respectifs de suivi du mouvement de grève de 8,21% et de 58,72% au niveau des CEM et des 17 lycées alors qu'à l'échelle de la wilaya, le taux a atteint les 14,40%. Ainsi, sur les 11 CEM qui étaient en grève, les grévistes de six collèges ont donc repris leur travail y compris ceux des deux écoles qui étaient paralysées. “Les pouvoirs publics ont donc montré leur bonne foi, notamment après avoir décidé l'annulation de la ponction sur les salaires des journées non enseignées, et ce, dans un souci d'apaisement”, fera remarquer le directeur de l'éducation.