Jusqu'à la fin de ce mois de novembre, le musée Nasredine-Zinet de Boussaâda abrite une exposition assez singulière. Plus d'une centaine d'œuvres du caricaturiste palestinien Naji El Ali, et ce au grand bonheur des amateurs du dessin caricatural. Cette exposition est un hommage à ce grand artiste qui a été lâchement assassiné un certain 22 juillet 1987, à Londres. Touché d'une balle à la tête, Naji El Ali succomba à ses blessures, un mois plus tard. Il est considéré comme étant le premier caricaturiste à être assassiné pour ses dessins. Les œuvres exposées au musée Nasredine-Dinet expriment la lutte et la résistance à l'occupation israélienne et critiquent aussi les régimes arabes. Au sujet de ses œuvres, Naji Al Ali disait qu'elles étaient “l'expression des opprimés qui paient cher de leur vie, portant sur leurs épaules le fardeau des erreurs commises par les autorités. Tout ce qu'ils possèdent a été acquis avec peine, sous le siège constant de la dureté et de la cruauté. Ils luttent pour leur vie et meurent jeunes, ensevelis dans les tombes dépouillées. Ils sont toujours sur la défensive pour pouvoir vivre. Je vis avec eux dans les cachots, observant et brûlant à la pulsion de leurs cœurs, au flot du sang qui coule dans leurs veines.” Le visiteur pourra apprécier encore jusqu'à demain, la subtilité du coup de crayon de l'artiste, son talent plus qu'avéré, mais surtout l'autre forme du combat qu'il menait. En fait, à travers ses dessins, il combattait l'oppression israélienne. Car la plupart décrivent la situation du peuple palestinien. Ce combat gênait, mais surtout dérangeait encore plus, car, il n'était uniquement confiné dans un seul espace. Au contraire, vu le nombre de dessins produits, (certaines sources avancent le chiffre de 10 000, alors que d'autres parlent de 40 000, et c'est d'ailleurs ce chiffre qui revient le plus souvent), son travail a été reconnu partout. À rappeler que Naji Al Ali a été découvert par Ghassan Kanafani. Il a travaillé à ses débuts pour le journal Al Qabas au Koweït avant de s'installer à Londres en 1985. Ses premiers dessins “prêchaient l'espoir et la révolution”. Il est considéré comme l'un des plus grands caricaturistes du XXe siècle.