Les chiffres parlent d'eux-mêmes : pas moins de 261 cas épidémiques dont 231 cas de maladies transmissibles par les animaux et 30 autres à transmission hydrique ont été enregistrés à Naâma. Un seuil intolérable, sachant que des mesures draconiennes ont été prises l'année dernière par les ministres de la Santé publique et de l'Agriculture. Mais une augmentation sensible de la propagation de la brucellose a été constatée. Dans ce registre, les services de prévention ont observé 177 cas de brucellose dus principalement à la consommation de produits laitiers commercialisés à la faveur de la quasi-inexistence de contrôle. Mais aussi, la non-déclaration des cheptels contaminés a accentué cette situation — un sinistre sanitaire sans précédent — que les éleveurs ont toujours pris à la légère. Les inspections vétérinaires étant opérationnelles, la déclaration de ces maladies et épidémies avérées a surpris plus d'un. Il faut noter que les éleveurs, pour la plupart, fuient en été cette région aride en direction du Centre-Ouest et des Hauts-Plateaux pour sauver leurs cheptels, à cause de l'insuffisance des pâturages. Le retour n'est contrôlé ni par les services vétérinaires, encore moins par les autorités locales qui doivent s'inquiéter des déplacements de maladies spécifiques à chaque région. Souvent, cette catastrophe n'est constatée que lorsque les transhumants reviennent à leur rythme de vie habituel. Cette gestion anarchique des cheptels est pour beaucoup dans le sinistre qui vient de frapper une population isolée, d'autant plus que les nomades dominent la composante humaine de ces contrées éloignées des grandes agglomérations du Grand-Sud algérien. Pour certains, ces maladies ont été traitées à temps. Cependant, selon des témoignages recueillis, hier, par téléphone, près de 50 cas de maladies cutanées sont encore sous surveillance médicale. Certaines bêtes sont même atteintes de kystes hydatiques (5 cas) et de typhoïde (3 cas). Selon le même témoin, les services vétérinaires de la région ont mis en place un dispositif pour lutter contre cette catastrophe et des visites inopinées sont programmées dans certaines localités frappées de plein fouet par ce fléau. À la question de savoir si des cas de décès ont été enregistrés, notre source indiquera qu'aucune victime humaine n'est à signaler. Les services concernés ont une longue expérience dans le traitement de ce genre de situation, mais manquent de moyens pour faire face à la gestion anarchique des cheptels. Signalons enfin que cette wilaya est aussi connue pour le phénomène des morsures mortelles de scorpions. Pour cette année, les services sanitaires ont traité plus de 1 200 personnes, dont une est décédée..