Il relève avec appréhension la persistance des maladies liées à la dégradation de l'hygiène du milieu qui causent toutes les MTH (maladies à transmission hydrique) et autres zoonoses. Le professeur Redjimi se prononce sur les épidémies qui ont sévi à travers le pays en 2003. Invité de notre rubrique A coeur ouvert avec L'Expression le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, se montre rassurant quant à l'impact qu'ont pu avoir les différentes maladies épidémiques qui ont touché notre pays durant l'année écoulée et dont les plus spectaculaires furent sans aucun doute la conjonctivite qui a sévi et relayée tout de suite après, par une maladie émergente, qu'est la peste et dont le retentissement psychologique sur la population a été des plus remarquables de par les peurs qu'elle a suscité dans l'inconscient de l'homme. Hormis le seul décès survenu à Kehalia d'un enfant de neuf ans des suites d'une septicémie, occasionnée par une peste bubonique et un autre cas critique, le ministre ne déplore aucune perte humaine du fait d'une quelconque autre pandémie. C'est qu'il se montre fort confiant dans les efforts de l'Algérie pour endiguer tout foyer d'infection à grande échelle, non sans rappeler les félicitations décernées par l'OMS à notre pays. Les praticiens ont su réagir à temps - particulièrement au CHU Oran - pour stopper le mal médiéval qu'est la peste. Cette dernière, au même titre que d'autres pathologies endémiques dont la leishmaniose cutanée qui fait des ravages dans son périmètre traditionnel, fait néanmoins peur à M.Redjimi qui redoute à juste titre, faute de mesures judicieuses, d'éventuelles flambées. C'est pourquoi, pour le plus redoutable mal : la peste, il n'hésite pas à évoquer une vigilance épidémiologique à travers un réseau de spécialistes toutes fonctions confondues à travers tout le territoire. Quant à la leishmaniose, maladie non mortelle quand elle n'est pas viscérale, ainsi que les morsures de chien qui prennent de plus en plus d'ampleur et qu'il déplore, le professeur Redjimi invite les chargés de la prévention à agir en période adéquate pour écarter tout fléau. Il insiste sur la nécessité de désinsectiser «à l'heure» pour éviter toute surprise fâcheuse, pour la leishmaniose. Et pourquoi pas faire appel à d'autres secteurs clés qui peuvent aider à éradiquer le risque de la rage en zone rurale ou désertique, en recourant au soutien de l'armée et de la garde communale qui disposent de munitions en quantités suffisantes pour combattre le phénomène des chiens errants qui sont à l'origine du danger de la zoonose mortelle. Pour ce qui est des autres épidémies, maîtrisées par ailleurs grâce à la vaccination, notamment pour ce qui est de la rougeole, objet d'une vaste campagne de vaccination récente et qui a dépassé le taux des 95 %, le ministre affirme que l'Algérie est l'un des rares pays au monde à pouvoir se targuer de maîtriser des maladies contrôlables par la vaccination, particulièrement la tuberculose qui a pratiquement disparu du territoire national du fait des efforts menés pour son élimination du tableau clinique algérien. Le ministre déclare à ce propos: «notre pays fait école en matière de lutte contre la tuberculose, les résultats enregistrés dans ce seul chapitre pourrait faire rougir bien des pays développés.» Cependant, insiste-t-il encore, à mi-chemin entre statut de société pauvre et celui de société développée, notre invité révèle l'existence d'un double fardeau épidémiologique (persistance des maladies de la pauvreté et apparition des maladies propres aux sociétés développées) caractérisé ainsi par la problématique des maladies émergentes et réémergentes. Il signale donc toutes les pathologies liées au développement dont celles résultant de la pollution (asthme) et de certaines maladies non transmissibles (cancer, cardiopathie, insuffisance rénale, diabète...). Pour ces dernières, le ministre de la Santé, lui-même spécialiste en cardiologie et en chirurgie cardiaque, assure que le système de santé algérien est plus apte à prendre en charge ces dernières années, vu que des actions spécifiques de promotion du dépistage et de la prise en charge précoces sont progressivement mises en place dans le domaine du cancer et devraient concerner dans un proche avenir, les autres pathologies du siècle.