Mohammed El-Baradei, ex-directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), n'a pas écarté l'idée de participer à l'élection présidentielle d'Egypte, mais il a posé de nombreuses conditions parmi lesquelles l'envoi d'observateurs de l'ONU, des magistrats pour superviser l'élection et une commission indépendante. Dans une lettre publiée jeudi, en forme de communiqué par le journal El-Mesri El-Youm, El-Baradei a indiqué que “la plupart des Egyptiens veulent que je participe à cette élection — mais je ne l'ai pas fait encore — et si je suis amené à y participer, ce sera dans l'intérêt de la nation et du peuple égyptien et celui qui sera à ce poste dans cette conjoncture particulière doit être un président de consensus”. L'ex-directeur de l'AIEA a, toutefois, conditionné sa participation à l'élection présidentielle égyptienne par la mise en place d'une commission libre et indépendante chargée d'organiser l'élection, laquelle sera supervisée et contrôlée par la justice et par des observateurs internationaux. M. El-Baradei a également exigé la mise en place d'une nouvelle constitution pour l'Egypte. “Cette élection doit être supervisée par des observateurs de l'ONU et doit être transparente comme cela se fait dans tous les pays”, a indiqué l'ancien directeur de l'AIEA ajoutant que “les médias publics et autres doivent s'ouvrir à tous les candidats pour leur permettre d'exprimer leurs idées et de faire connaître leurs programmes”. Et il souligne que ces conditions vont non seulement garantir la transparence de cette élection, mais elles constituent un signal fort pour le monde entier, il y a une volonté réelle d'apporter des réformes et des changements. M. El-Baradei précise qu'il y a lieu d'ouvrir les portes à tout le monde à cette élection aussi bien aux adhérents des partis qu'aux indépendants, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui avec la Constitution actuelle. “Et si ces handicaps et ces verrous ne sont pas éliminés, cette élection sera vidée de son sens”, avertit-il. Les conditions posées par le prix Nobel de la paix sont difficiles à remplir par le pouvoir égyptien et par Hosni Moubarak qui affiche sa ferme volonté de placer un de ses fils pour lui succéder à la tête de l'Etat égyptien. Les deux fils ont maladroitement utilisé le match Egypte-Algérie pour se montrer populaires auprès des masses, mais finiront par se faire discréditer auprès de nombreux pays arabes, et aussi par de nombreux intellectuels égyptiens qui ont considéré cette sortie de bas niveau du fils du raïs comme un coup d'envoi à la féroce campagne médiatique contre le peuple algérien. Alaâ Moubarek est allé très loin en traitant les Algériens de “terroristes et de mercenaires”. C'était suffisant pour se rendre populaire auprès d'une population frustrée après la défaite de son équipe face à l'Algérie et contourner l'option El-Baradei. Car ce dernier constitue une réelle menace pour le pouvoir égyptien qui va, comme à son habitude, mettre tous les obstacles sur la route de l'ex-directeur de l'AIEA très populaire en Egypte et dans le monde arabe.