Les quatorze athlètes juniors engagés pour les championnats d'Afrique d'athlétisme par le bureau fédéral de la Faa ont très peu de chance de monter sur le podium, selon l'avis de plusieurs spécialistes approchés. Les joutes juniors africaines, qui auront lieu du 31 juillet au 3 août dans la ville de Garoua à 700 kilomètres environ au nord de Yaoundé, ne seront pas favorables pour nos juniors qui “manquent terriblement de compétitions”, nous a précisé, le chargé des jeunes talents, M. Abdelhamid Sekkaï. Sur les quatorze athlètes, dont trois femmes seulement, cet entraîneur nous a cité six noms qui pourraient éventuellement monter sur le podium. “Ces athlètes sont très forts et peuvent forcer le destin”, a dit M. Sekkai en marquant d'une croix les noms des marcheurs Mohamed Ameur, Ghania Amzal et Zakaria Souleimane, les hurdlers Samira Harrouche et Abderrahmane Hamadi, le sauteur en hauteur Hamza Labadi. Interrogé sur la préparation de cette “élite”, M. Sekkai nous dira qu'elle a été insuffisante car se limitant à deux semaines de stage, alors que ces sportifs auraient dû faire, au moins, 90 jours de préparation en plus de la compétition de niveau. Le chargé des jeunes talents a tout de même indiqué que les juniors ont participé au meeting des Echirolles en France le 10 mai dernier ainsi qu'au match qui les avait opposés il y a une semaine en Espagne (Almeria). Les représentants algériens gonflés à bloc la veille du départ par le président de la fédération, M. Toufik Chaouche Teyara, n'ont pu mieux faire qu'occuper la 3e place pour les garçons (135 points) derrière l'Espagne (215) et la France (209,5) et la 4e et dernière position pour les filles (100 points), derrière l'Espagne (215) la France (208) et la Tunisie (136). Peu de considération est accordé à ces jeunes selon des entraîneurs qui mettent l'accent sur certains points, notamment le mauvais suivi des jeunes devant être la relève pour ne pas dire une prise en charge occasionnelle. Les résultats comme ceux d'Almeria ou des médailles d'or ont été arrachées à l'image de celle de Ghania Amzal sur le 3000 m marche, de Samira Harrouche sur le 100 m/haies, Walid Melliani sur le 800 m, Antar Zarguelaïne sur le 1 500 m, Abderrahmane Hamadi sur le 400 m haies et Hamza Labadi en hauteur ne sont en réalité que des performances arrachées par des athlètes très doués et qui “feront parler d'eux d'ici peu”, soulignent des techniciens. Le déplacement des juniors au match d'Almeria avec comme seul équipement de l'équipe nationale, un débardeur, illustre très bien cet état de fait au sein de la fédération, toujours secouée par une crise au niveau de sa direction technique. En six mois, il y a eu deux directeurs des équipes nationales, qui, en dépit de leurs connaissances en la matière, n'ont pu faire face à des pressions ou ce qu'ils avaient qualifié de mauvaise gestion des sélections nationales. À la veille des championnats du monde, une nouvelle fois la Faa se retrouve sans directeur des équipes nationales, un poste des plus importants dans ce genre de situations. Mais la Faa ne semble pas trop se soucier et le BF continue à gérer le dossier avec la priorité aux personnes qui doivent accompagner la plus petite délégation des sportifs de ces douze dernières années. Côté résultats, il ne faut pas s'attendre à grand-chose, même si une éventuelle présence d'Ali-Saïd Sief pourrait “secouer” un peu ses coéquipiers que sont Saïd Guerni sur le 800 m et Hammad en hauteur qui semblent être nos véritables espoirs. M. A.