Dans cette perspective et dans le sillage des orientations des pouvoirs publics, les concessionnaires sont à la recherche de partenaires pour le montage de véhicules. Durant les dernières années, le marché des véhicules industriels en Algérie a connu une évolution significative. Entre 2002 et 2007, le marché a évolué avec un taux de 150%, soit un taux annuel moyen de 20%. C'est l'équivalent du double de la croissance mondiale dans le domaine du véhicule industriel. De l'année 2000 à 2007, le marché a évolué de 85% compte tenu du taux de croissance enregistré par notre pays. La production locale ne pouvant répondre pleinement aux besoins générés par le dynamisme du secteur de la construction, le taux de couverture par les importations est d'environ 85%. En 2008, les besoins en bulldozers, grues et chariots-élévateurs ont valu une enveloppe de 671,31 millions de dollars, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis). La facture des véhicules destinés au transport de marchandises a été, quant à elle, de l'ordre de 1,7 milliard de dollars pour la même période. Comparativement à l'année 2007, l'évolution enregistrée a été de 42% uniquement pour l'importation des engins de travaux publics, passant de 365,89 millions à 671,31 millions de dollars. Ces montants concernent l'ensemble du matériel importé, y compris celui dit d'occasion. Il est attendu que cette croissance s'accentue au cours des cinq prochaines années de par les programmes d'investissement engagés par les pouvoirs publics. Le pays s'apprête, en effet, à mettre sur les rails un nouveau plan de développement quinquennal, aussi généreux que le précédent, doté de pas moins de 150 milliards de dollars américains d'investissements publics. Un million et demi de logements à construire, des routes, des autoroutes, des barrages, des infrastructures pour les secteurs de l'éducation, la santé, l'enseignement supérieur, l'hydraulique, la pêche, induisant une demande accrue sur les véhicules industriels et utilitaires. Aussi cette demande en véhicules industriels, pour répondre à ces projets de développement, est non seulement très importante, mais requiert une orientation des choix d'utilisation et une saine concurrence pour que les meilleurs puissent être à la disposition des opérateurs algériens. Dans cette optique, les pouvoirs publics ont commencé par l'interdiction de l'importation du matériel et d'engins de travaux publics d'occasion. Par cette mesure, l'Etat a mis un terme à un marché juteux qui a profité pendant de longues années aux pays émetteurs. L'Algérie était devenue au fil du temps un véritable dépotoir de matériels roulants, provenant notamment des pays européens profitant de l'absence totale de réglementation en la matière. Des opérateurs ont importé des quantités importantes de matériel d'occasion ne servant parfois à rien, à l'exemple de nacelles et de matériels de levage. Ce phénomène a été également constaté dans l'importation de camions ne répondant à aucune norme européenne en matière de circulation. Ces moyens qui présentaient de réels dangers sur la santé et la sécurité des citoyens ont mobilisé des ressources financières qui pouvaient bien être engagées dans l'acquisition de matériels neufs au grand bénéfice de l'économie du pays. Par ailleurs, l'Etat, s'appuyant sur les dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 a tracé une stratégie globale visant à encourager la promotion de l'investissement et la production nationale. Dans cette optique, l'Etat a décidé d'encourager et de soutenir l'Entreprise nationale des véhicules industriels (SNVI), par un dispositif qui va lui permettre de se doter d'un plan de redressement pour pouvoir encourager la production nationale de véhicules industriels, et ainsi promouvoir cette industrie dans le pays. La SNVI, pour rappel, fait le montage et la fabrication de véhicules industriels de quatre segments, à savoir les camions, les autocars, les autobus et les minibus. L'entreprise importe seulement les moteurs qui sont généralement de marque allemande. Il faut dire que les orientations des pouvoirs publics ont changé la donne. Les concessionnaires et les investisseurs algériens commencent à prendre conscience des dernières mesures prises dans le cadre de la LFC 2009, souhaitant ainsi s'aventurer dans le montage. 90% des concessionnaires sur le marché algérien sont aptes pour le montage ou l'assemblage et cherchent des partenaires afin de lancer des investissements dans ce créneau”, avait affirmé M. Mohamed Bairi, président de l'Association nationale des concessionnaires automobiles (AC2A), lors de l'ouverture officielle du troisième Salon international du véhicule industriel (SIVI 2009) qui s'est tenu au Palais des expositions des Pins-Maritimes à Alger. Cette nouvelle tendance semble ainsi donner raison à ceux qui se sont déjà lancés dans le montage, à l'image de ACTS, entreprise du groupe Cevital spécialisée dans la commercialisation de véhicules utilitaires, de poids lourds et de travaux publics, qui s'est lancée dans la production de divers types de remorques, dans une usine à Larbaâ, au sud d'Alger. Produites sous licence Randon, une entreprise brésilienne spécialisée dans la fabrication de véhicules industriels depuis 50 ans, les remorques qui sortent des chaînes ACTS peuvent répondre aux besoins des différents secteurs d'activité, cela va des remorques pour le transport de céréales à celui des agrégats, en passant par les citernes et les bennes. Et la gamme n'est pas figée, puisque l'entreprise se dit capable d'adapter ses produits à la demande du marché.