La police égyptienne des frontières vient d'empêcher trois écrivains palestiniens de la Bande de Gaza et un autre, venant de Khartoum, de rejoindre l'Algérie via l'aéroport du Caire pour assister au 12e colloque international sur le roman de Abdelhamid Benhadouga qui se tient depuis mardi dernier à Bordj Bou-Arréridj (voir Liberté du mardi 8 décembre). Les faits sont jugés graves. Pour les uns, il s'agit d'une nouvelle provocation alors que pour les autres, il s'agit d'un crime contre la culture arabe qui vient d'être perpétré par les autorités égyptiennes. Selon les organisateurs du colloque, pour les trois Palestiniens, les billets d'avion et les confirmations des participants ont été faits depuis plusieurs mois, mais une fois arrivés au passage de Rafah, les invités d'Alger, Talal Abou Chaouche, Ismaïl Habib Ibrahim Hana et Ata Abou Soria, ont été, et sont toujours, bloqués par les autorités égyptiennes qui les empêchent, ainsi, de rejoindre l'Algérie. Pour l'écrivain soudanais, Ahmed Essadek Ahmed Brayare, lui aussi invité par les organisateurs du colloque, bien que muni d'un billet Khartoum-Le Caire-Alger confirmé, il a été bloqué dans la capitale égyptienne sous prétexte que son vol Le Caire-Alger n'existe pas. Une aberration, selon les organisateurs, qui rappellent que toutes les formalités ont été réalisées à temps. Cette énième provocation contre Alger, dépasse le cadre des relation bilatérales déjà tendues à cause d'un simple match de football, pour s'apparenter à un crime contre la culture arabe commis au nom de l'hypocrisie et de la jalousie gratuite par le pays qui abrite sur son territoire le siège de la Ligue arabe et ses organisations culturelles satellites. En empêchant, au nom de la haine, ces quatre hommes de lettres arabes de rejoindre l'Algérie, un autre pays arabe, pour participer à une manifestation dédiée à la culture arabe, les autorités égyptiennes viennent, encore une fois, de présenter à l'opinion publique leur véritable visage et leur façon d'interpréter la notion de fraternité, pour ne pas dire de l'instrumentaliser. Par leurs actes destructeurs, les autorités égyptiennes desservent l'Egypte au lieu de contribuer à son rayonnement et ils assassinent la mémoire d'un peuple, le peuple égyptien, en essayant de le soustraire à son milieu naturel, la nation arabe. Le geste des autorités égyptiennes, vient de priver le colloque de Bordj Bou-Arréridj, une manifestation au service de la littérature arabe, de quatre importantes contributions. Au-delà de cette perte, déjà immense pour la littérature arabe, c'est un acte sans précédent qui vient d'avoir lieu. Pour la première fois, le monde des lettres est confronté à une telle situation. Une régression culturelle. Pour les Bordjiens et plusieurs participants à ce 12e colloque international sur l'œuvre de l'écrivain, romancier et homme de théâtre algérien, Abdelhamid Benhadouga, qui se tient du 8 au 10 décembre à Bordj Bou-Arréridj, sous le thème “El-Qods capitale éternelle de la culture arabe”, les autorités algériennes ne doivent pas rester passives, elles ne doivent plus tolérer ce genre de provocation. Face à cet acte, isolé mais lourd de danger des Egyptiens, l'Unesco, aussi, prendra les mesures qui s'imposent.