L'Algérie a reçu jusqu'à présent 713 000 doses de vaccin. Les premiers concernés par la vaccination sont le personnel de la santé et les femmes enceintes. Les patients subiront systématiquement des analyses médicales préalables. Ayant eu vent de la polémique suscitée par les effets secondaires du vaccin contre le virus H1N1, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a appelé à la vaccination, particulièrement les personnes à risque. Lors d'une conférence de presse tenue hier, au siège du ministère, le professeur Smaïl Mesbah, directeur de la prévention, et le professeur Samia Amrani, chargée du dossier de l'épidémie de la grippe A au département de Barkat, ont plaidé en faveur de la vaccination. “Le vaccin contre ce virus est recommandé par l'Organisation mondiale de la santé, et il est gratuit”, a déclaré d'emblée le Pr Mesbah. Il rassure les Algériens quant aux effets secondaires du vaccin, en affirmant qu'il comporte autant de risques que n'importe quel autre. “Le vaccin a été vérifié, homologué par l'OMS et utilisé de par le monde. Le seul reproche qui lui a été fait par les médecins, c'est le manque de recul”, explique-t-il. Concernant les allergies dues à ce vaccin ainsi que les risques du syndrome de Guillain-Barré (SGB), le directeur de la prévention du ministère a indiqué que les différentes grippes peuvent être aussi à l'origine de cette maladie. “Pour un million de sujets grippés, il y a sept fois le risque de contracter le SGB, alors que lorsqu'on est vacciné, les risques sont réduits à un sur un million”, indique-t-il. Concernant le danger de l'adjuvant pour les femmes enceintes, selon notre interlocuteur, l'OMS n'a pas encore établi le lien de cause à effet. Il rassure en déclarant que tout un dispositif est déjà mis en place pour le bon déroulement de la campagne de vaccination. “Exceptionnellement pour ce vaccin, des analyses préalables seront faites pour chaque patient avant d'être vacciné. Il restera, également, 30 minutes en observation”, précise-t-il. Les deux représentants du ministère de la Santé ont annoncé la mobilisation de 8 000 centres de vaccination équipés de matériel d'intervention en cas de réaction au vaccin. Ils précisent que contrairement à certains pays qui ont mobilisé les gymnases et les salles de sport pour cette vaccination massive, le ministère de la Santé a opté pour les polycliniques, dispensaires, établissements sanitaires, habitués à la prise en charge d'opérations du genre. Selon eux, jusqu'à hier, 713 000 doses de vaccin ont été livrées à l'Algérie et d'ici la fin du mois, le pays disposera d'un million de doses. Alors que des échantillons de lots de vaccin sont au contrôle au niveau de trois laboratoires, à savoir l'Institut Pasteur, le Laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques ainsi que le Centre de toxicologie, l'opération de distribution des doses pour les centres de vaccination est en cours. “Cela fait partie du programme du dispositif mis en place par le ministère afin de commencer l'opération dès la libération des résultats d'analyse de l'Institut Pasteur”, indique le Pr Mesbah. Il précise qu'il s'agit de contrôles technico-réglementaires, immunologiques et toxicologiques qui prennent du temps. Ainsi, la campagne de vaccination, dont la date de lancement n'a pas encore été rendue publique, se déroulera en six phases. Elle concernera en priorité le personnel de la santé (secteurs public, parapublic et privé), les femmes enceintes et les corps constitués. Ces derniers seront suivis par les patients atteints de pathologies chroniques, les enfants et jeunes âgés de 6 mois à 24 ans et l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois. Le ministère de la Santé indiquera que la vaccination du personnel de la Santé, estimé à 300 000 personnes, se fera en une semaine. Le Pr Mesbah insiste sur la vaccination de toutes les femmes enceintes, dont le nombre est évalué à 850 000, ainsi que les malades chroniques qui représentent, eux aussi, une catégorie vulnérable.