L'Algérie est en tête de liste pour le nombre d'accidents mortels au Maghreb. Selon le chiffre le plus récent dont dispose l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les accidents de la route font chaque année plus de 150 000 morts pour l'ensemble des pays méditerranéens. Les principales causes de mortalité des jeunes de 14 à 24 ans dans le monde sont les accidents de la route. Malheureusement, cette dure réalité persiste et le nombre d'accidents continue d'augmenter pour placer l'Algérie au 4e rang mondial derrière les Etats-Unis, l'Italie et la France et en tête de liste des pays du Maghreb et des pays arabes. En 2008, l'Algérie a connu un des pires bilans routiers avec 40 481 accidents sur les routes, le nombre de décès est aussi très élevé, 4 422 tués, autrement dit 369 décès par mois. Ce nombre dépasse de loin celui de l'épidémie de la grippe porcine. Cette dernière ne représente même pas les 10% des accidents de la route par mois. Sans compter les 64 708 blessés et d'autres pertes économiques estimées à coups de milliards de dinars annuellement. Il est temps de mettre le holà au vu de ces chiffres effrayants, il y a toutefois une dure réalité, la problématique de la sécurité routière et la responsabilité des conducteurs derrière le volant. Les voitures d'aujourd'hui sont plus sécurisées que celles d'hier, mais les accidents sur les routes continuent d'augmenter et de faire chaque jour de lourds bilans. La voiture n'est pas un jouet mais bien une arme, il faut savoir s'en servir sinon le pire risque de se produire comme d'ailleurs c'est le cas aujourd'hui. Malgré cette triste réalité, le parc national automobile ne cesse d'augmenter. L'association nationale des personnes handicapées El-Baraka mène, depuis plusieurs années, des campagnes de sensibilisation concernant la violence routière. Dans une rencontre avec sa présidente Madame Boubergoute Flora, son combat a commencé suite à un grave accident de la route, dont elle et son mari ont été victimes. Depuis, sa principale préoccupation est de faire reculer cette hécatombe. La présidente de l'association souligne que plus de 3 000 handicapés annuellement sont enregistrés, ainsi que plus de 4 200 morts par an et soutient que nous sommes dans une guerre non déclarée et comme société civile, nous avons un grand rôle à jouer pour réduire ces chiffres. La Journée mondiale de la personne handicapée a été une occasion pour organiser une campagne de prévention routière en partenariat avec la cellule de prévention de sûreté de daïra de Dar El-Beïda au niveau de la commune de Mohammadia sous le thème : “Stop à la violence routière”, tel a été slogan de cette action et l'espace de la bibliothèque de Mohammadia a été le centre d'une exposition de photos chocs. Des personnes handicapées de l'association, pour la plupart sur des fauteuils roulants, se sont recueillies sur le lieu où ont été tués de nombreux citoyens afin de faire rappeler aux gens ces tragiques événements. Ces personnes ont aussi interpellé les conducteurs à plus de prudence au volant en leur distribuant des supports de communication (fanion, affiche, autocollant). La campagne de sensibilisation s'est étendue aux enfants des écoles de la commune ; d'ailleurs ils étaient très réceptifs et ils ont assisté à la communication donnée par les victimes de la route aujourd'hui handicapées à vie. La présidente de l'association a exprimé son souhait en lançant un appel à toutes les personnes citoyennes de venir participer pour faire perdurer ces actions. L'implication des personnes que ce soit personnelle, financière ou matérielle aiderait à combattre ce fléau et à limiter les pertes humaines et les pertes de l'autonomie. Les personnes handicapées victimes des accidents de la route nécessitent une prise en charge médicale, sociale et financière. Malheureusement leur situation est souvent précaire, puisque même le 1% que prévoit la loi dans le recrutement des personnes handicapées n'est pas appliqué sur le terrain. L'association El-Baraka souligne la nécessité d'appuyer la loi en faveur des handicapés, afin de soutenir ce projet : “Nous demandons que soient octroyés aux travailleurs handicapés les mêmes avantages qu'aux enfants de chahid”, soit la possibilité de prendre une retraite anticipée de moins de 7 ans sur la durée légale du travail pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Les accidents de la circulation, première cause de mortalité en Algérie Les accidents de la circulation sont devenus la première cause de mortalité en Algérie. Selon une étude et des statistiques des services de sécurité, plusieurs facteurs sont à l'origine des accidents de la route : excès de vitesse, portable au volant, conduite dans un état de fatigue et de somnolence et non-respect du code de la route. L'Algérie a décidé de durcir son code de la route. Les peines encourues par les chauffards pourront aller de 5 à 10 ans de prison ferme pour les conducteurs de camions et de bus, et de 2 à 5 ans fermes pour les voitures de tourisme. Les amendes les plus lourdes pourront atteindre 1 million de dinars, soit près de 10 000 euros. Est-ce suffisant ? Quelle approche avons-nous de la conduite automobile aujourd'hui ? Les infractions commises par les conducteurs irresponsables sont fréquentes même les règles les plus élémentaires en matière de sécurité routière ne sont pas respectées. Résultat : ils se tuent et ils fauchent la vie des autres. Selon certaines sources, dans des pays comme en Suisse, un cours de premiers soins d'une durée de 10 heures est obligatoire à l'obtention du permis de conduire et un citoyen responsable doit être en mesure de porter secours aux victimes en cas d'accident sur la route. En Suède et en Finlande, les cours pratiques comptent au minimum 30 heures, chaque séance pratique possède une série d'exercices sur circuits fermés où sont enseignés les dérapages et où l'on fait vivre aux futurs détenteurs de permis toutes sortes de situations d'urgence. En Finlande, on révoque le permis de conduire de tout jeune suite à une faute grave au volant. Enfin, le Luxembourg devient le premier pays à atteindre l'objectif de la Commission européenne qui prévoyait de réduire de moitié le nombre de tués à l'horizon 2010. Voici là de beaux exemples à suivre.