Les Etats-Unis ont estimé samedi dernier que la proposition iranienne d'échange d'uranium, ne présentait “rien de nouveau”, un haut responsable jugeant qu'elle “ne semblait pas conforme” à un accord permettant à la République islamique d'échapper à des sanctions. “La proposition que l'Iran a faite aujourd'hui ne semble pas conforme à l'accord préliminaire équitable et équilibré proposé par l'AIEA en consultation avec les Etats-Unis, la Russie et la France”, a estimé le responsable, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat. Quelques semaines après avoir rejeté ce projet d'accord de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui prévoyait que l'Iran fasse enrichir par un pays tiers son uranium faiblement enrichi pour obtenir en retour du combustible pour son réacteur de recherche, Téhéran a fait une nouvelle offre samedi. Le pays a offert d'échanger 400 kg de son uranium enrichi à 3,5% contre du combustible nucléaire pour son réacteur de recherche, en proposant que cet échange ait lieu sur l'île iranienne de Kish, une zone franche qui possède sa propre législation. Mais le responsable américain a souligné que l'accord de l'AIEA appelait l'Iran à “envoyer 1200 kg d'uranium faiblement enrichi en Russie en un seul lot”, insistant sur le fait que l'offre iranienne ne présentait “rien de nouveau”. L'Agence internationale de l'énergie atomique a par ailleurs exclu par le passé qu'un échange puisse avoir lieu en territoire iranien. L'Iran affirme développer un programme nucléaire civil, mais une partie de la communauté internationale le soupçonne de chercher en fait à produire de l'uranium fortement enrichi pour la fabrication d'une bombe atomique. Le pays est déjà visé par cinq résolutions du Conseil de sécurité, dont trois assorties de sanctions, pour son refus de suspendre l'enrichissement d'uranium. Réunis à Bruxelles, les dirigeants des pays de l'Union européenne (UE) ont réaffirmé vendredi leur soutien à d'éventuelles sanctions du Conseil de sécurité si l'Iran continuait à ne pas coopérer sur son programme nucléaire. La Maison-Blanche a ensuite dit que les Etats-Unis partageaient les “graves inquiétudes” exprimées par l'UE et réitéré la menace de “conséquences” à prendre au sérieux si Téhéran persiste à ne pas coopérer.