Mottaki affirme que la République islamique ne cédera pas aux menaces des «5+1», tout en précisant que son pays est favorable au dialogue. De nouveau, l'Iran réitère son refus de céder aux exigences des «5+1» (les cinq pays permanents du Conseil de sécurité, plus l'Allemagne) et jure par tous les saints de ne pas faire de concession aux Etats-Unis et leurs alliés sur ses activités nucléaires. Les responsables iraniens refusent toute pression quant au gel de l'enrichissement de leur uranium. «La République islamique d'Iran poursuivra l'enrichissement de l'uranium à des fins pacifiques sur la base de ses droits légitimes et légaux.» C'est ce que nous a déclaré Manouchehr Mottaki, ministre iranien des Affaires étrangères, lors de la rencontre qu'il accorda à des journalistes algériens en voyage à Téhéran, au siège du ministère. M.Mottaki a affirmé que la République islamique d'Iran ne cédera pas aux menaces des «5+1». Le chef de la diplomatie iranienne précise, toutefois, que son pays est favorable au dialogue avec les pays concernés. «Nous soutenons le dialogue, mais il est hors de question que nous gelions l'enrichissement d'uranium», insiste-t-il. Et d'ajouter: «D'un autre côté, nous sommes disposés à dialoguer avec les «5+1». Ce dialogue a été engagé à Genève. Pour la première fois, un délégué des Etats-Unis y a pris part. Nous avons salué cette participation car jusqu'alors, ils refusaient d'assister aux discussions tant que l'Iran n'aurait pas arrêté ses activités d'enrichissement d'uranium. Cela signifie que les Etats-Unis ont renoncé à leur condition. C'est bien.» Le ministre iranien indique, d'autre part, qu'il existe une série de propositions des deux parties. «On s'est échangé les propositions dans le cadre du dialogue. Il est demandé à l'Iran de poursuivre le dialogue avec, au préalable, le gel de l'enrichissement d'uranium. Nous aussi avons présenté des (contre) propositions. Nous leur avons proposé un cadre pour les négociations et que le point relatif au gel de l'activité nucléaire soit supprimé. Nous acceptons, néanmoins, de discuter sur des points d'accord et de convergence. Nous devons poursuivre le dialogue avec les «5+1» jusqu'à aboutir à un consensus.» Le chef de la diplomatie iranienne estime que son pays n'a plus rien à ajouter, dans la mesure où son pays a répondu à toutes les questions de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). «L'année dernière, nous avons demandé à l'Aiea, de poser toutes les questions qu'elle juge nécessaires. Nous avons répondu de manière transparente. Les experts de cette agence ont reconnu qu'il n'y avait plus rien à savoir. Nos réponses les ont convaincus. Mais les Américains ont poursuivi leurs accusations mensongères auprès de l'Aiea. Si les Etats-Unis veulent continuer dans ce jeu, l'affaire n'aura jamais de fin.» Interrogé sur un éventuel agrément qui serait accordé à une ONG américaine, qui projette d'ouvrir un bureau à Téhéran, le ministre des Affaires étrangères iranien dément catégoriquement l'information. «Nous n'avons reçu aucune demande d'enregistrement au nom d'une ONG américaine pour ouvrir un bureau à Téhéran. Les Iraniens, qu'ils vivent à l'intérieur ou l'extérieur du pays, ont le droit d'installer un bureau pour une ONG conformément aux lois iraniennes. Nous n'avons pas reçu de demande et nous ne permettrons pas l'installation d'une ONG américaine à Téhéran.» A propos de la normalisation des relations avec les USA, après la prochaine élection présidentielle américaine, M.Mottaki indique: «Nous sommes actuellement en situation de rupture de relations avec les USA depuis 28 ans. L'Iran est important pour les Etats-Unis. Du point de vue des Iraniens, nous n'avons pas de politique de rupture des relations de manière permanente. Il faut que les Etats-Unis changent radicalement leur politique envers la région, et l'Iran en particulier. Nous n'avons enregistré aucune évolution de cette politique, durant les 29 dernières années, ni chez les démocrates ni chez les républicains.» Interrogé sur la possibilité de voir les Parlements des deux pays (Iran-Etats-Unis) participer à l'atténuation du conflit américano-iranien, M.Ali Larijani, président du Parlement souligne: «Il existe une possibilité rationnelle que les Parlements réduisent les conflits internationaux. Il y a aussi les commissions d'amitié qui interviennent dans le domaine politique. Dans le passé, des membres du Congrès américain avaient eu des relations avec leurs homologues iraniens et avaient même demandé d'engager un dialogue politique avec les parlementaires iraniens».