Résumé : Mélissa se prépare pour le dîner. On lui présente Bilel. Elle est forcée de lui tenir compagnie. Elle ne se sent pas à l'aise devant son regard. Et ce n'est pas sans raison… 8eme partie N'a-t-elle pas assez souffert pour qu'il lui mette sur le chemin un jeune homme qui pourrait être le sosie parfait de Nabil s'il avait eu des cheveux roux et des taches de rousseur ? Bilel est de teint clair mais il a des cheveux noirs et les yeux noirs. Il a la même carrure que le défunt. Quand Mélissa l'avait aperçu à son arrivée, elle avait pensé l'avoir déjà vu. Quand il lui a été présenté, elle avait cru, cette fois, à un tour de son imagination. Puis, à force de le regarder, un léger malaise s'était emparé d'elle et s'était accroît lorsqu'elle en a compris la raison. Bilel ressemble indiscutablement au défunt Nabil. Sa façon de la regarder dans les yeux est comme celle du défunt. Sûrement qu'ils ont aussi le même âge, certainement mêmes habitudes. Melissa s'accroche au lavabo, lorsqu'un voile noir passe devant elle. - Melissa ! Mélissa ! La jeune fille entend sa sœur l'appeler, elle voudrait bien lui répondre mais il y a cette douleur au fond de son âme qui crispe tout son corps, au point où elle est comme paralysée. De nouveau, le voile noir passe devant ses yeux mais, cette fois, c'est comme pour l'y envelopper. Lorsqu'elle ouvre les yeux, elle se découvre allongée sur son lit. Sa sœur Taouès et Bilel sont près d'elle et l'inquiétude se lit sur leurs visages. Taouès saisit sa main. - Pourquoi m'as-tu caché que tu n'allais pas bien ? lui reproche-t-elle. - J'ai seulement eu un malaise, murmure Mélissa en s'efforçant de ne pas sentir le regard soucieux de Bilel sur son visage. Ça arrive à tout le monde ! - Tu es fatiguée et tu as refusé de me le dire. Tu n'as pas arrêté une seule seconde depuis qu'on t'a confié la décoration de la chambre. Tu aurais dû me le dire. Maman va m'en vouloir de ne pas avoir pris soin de toi. - Tu exagères Taouès ! s'écrie Mélissa en se redressant sur le lit. C'était un malaise et c'est tout. Tu n'as rien à te reprocher. Taouès serre sa sœur dans ses bras sous le regard attendri de Bilel. - Et tes invités, ils sont arrivés ? - Non ! - Et si on allait au salon ? propose Mélissa qui se sentait mieux et qui se refusait à les inquiéter plus longtemps. J'aimerais bien goûter à ce que tu as mijoté. - Ecoute, si tu veux, je t'amène un plateau. Tu n'auras pas d'effort à faire, lui dit sa sœur. Vraiment ? - Je viens. Il n'y a pas à discuter la dessus. Mélissa refuse d'être soutenue par Bilel. Un peu blessé par son refus, il sort en premier alors que Fouad revenait de sa course. Il remet le paquet à Taouès avant de ressortir avec Bilel, préférant rester un moment dehors, il fait si doux. Taouès regrette même de ne pas avoir songé à mettre une table au balcon. Tout en pressant des citrons, elle remarque que Mélissa est silencieuse et lointaine. - Qu'est-ce qui te met mal à l'aise ? lui demande-t-elle. - Tu n'as pas vu ? Bilel est le portrait vivant de Nabil. Ils ont les mêmes traits, la même taille… J'au eu froid dans le dos en le remarquant. - De quoi as-tu peur ? - Je ne sais pas, murmure Mélissa. Je ne voudrais pas le connaître et m'attacher à lui. Je ne veux plus aimer. J'ai peur de me retrouver seule. - Vous avez eu les mêmes pensées Mélissa ! s'écrie Taouès en arrêtant de presser les citrons. Avant de remarquer que tu tardais, il était venu me trouver pour me dire que tu es la première fille qui a réussi à le troubler. Tu lui plais beaucoup et il a tenu à savoir si tu étais libre. Il m'a même demandé la permission de t'inviter à sortir les prochains jours… A. K. (À suivre)