La banque annonce aussi la création prochaine d'une société de capital risque. La Banque extérieure d'Algérie (BEA) a signé, hier à l'hôtel El-Djazaïr (Alger), un pacte d'actionnaires avec le groupe bancaire portugais Banco Espirito Santo (BES) et le fonds d'investissement multinational Swicorp, pour la création d'une société de leasing. Dénommée Ijar Leasing Algérie, la société est d'un capital de 3,5 milliards de DA détenu à hauteur de 59% par la BEA, de 35% par BES et de 6% par Swicorp, a précisé hier à l'APS le P-DG de la BEA, se conformant ainsi aux nouvelles mesures sur l'investissement étranger qui accordent à la partie algérienne une part majoritaire de pas moins de 51% dans les projets en partenariat. “La signature du pacte d'actionnariat constitue la dernière étape avant la présentation de la demande d'agrément auprès du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC)”, a indiqué à la presse le président-directeur général de la Banque extérieure d'Algérie, M. Mohamed Loukal, en soulignant les vertus de ce type de financement d'entreprises. Jusque-là, reconnaît-il, les petites et moyennes entreprises n'ont comme proposition que le financement, d'exploitation ou d'investissement, dans des conditions extrêmement rigides. Beaucoup d'entreprises, faute de garantie suffisante, mais qui jouissent pourtant d'une viabilité financière et d'un marché porteur, n'ont pas accès aux crédits. Par ailleurs, dans le financement classique de projets, on demande souvent au promoteur 30% du coût du projet. Les banques ne s'engagent qu'à hauteur de 70% seulement. Là aussi, certaines entreprises ne disposant pas de surfaces financières assez importantes ne peuvent pas apporter les 30%, notamment dans les grands projets. Dans ces cas, le leasing apparaît comme une solution idoine. Le leasing (crédit-bail) est un crédit permettant l'acquisition d'un bien en échange de redevances et avec option d'un droit de propriété à l'échéance. Le crédit-bail permet aux entreprises et aux particuliers d'investir dans des biens, sans aggravation excessive de leur situation financière, par un paiement forfaitaire mensuel appelé redevance. Ceci signifie que le bilan de l'entreprise sera plus avantageux, car moins de dettes apparaîtront au passif. En outre, le crédit-preneur peut enregistrer les loyers dans sa comptabilité comme des charges d'exploitation. M. Mohamed Loukal a indiqué que compte tenu du plan de charge, suffisamment étoffé, il est prévu une augmentation du capital de la société de leasing dans les prochains mois. Il a, par ailleurs, affirmé que la BEA envisage de céder, plus tard, une partie du capital de la société de leasing aux investisseurs algériens. Concernant les coûts et les conditions d'éligibilité, M. Mohamed Loukal a précisé qu'elle ne s'écarte pas beaucoup du crédit classique. Le P-DG de la BEA a annoncé aussi la signature prochaine, avec des partenaires de renom international, d'un pacte d'actionnaires pour la création d'une société de capital investissement. Contrairement au leasing, le capital investissement est une activité financière consistant en un apport en capital dans une société.