Liberté : Vous avez été plébiscité comme la révélation de l'année. Quel est votre sentiment après cette consécration ? Karim Matmour : Je suis ravi de cette distinction qui va m'encourager davantage. Je remercie Le Buteur et El-Heddaf pour cette bonne et louable initiative qui a mérité tous les encouragements. Je suis très heureux d'être présent à cette grande cérémonie, parmi la grande famille du football algérien et les stars du passé que j'ai tout le temps admirées. De l'avis de tous, c'est une consécration méritée… J'en suis vraiment fier, fier de servir les couleurs de mon pays. La patrie, l'emblème national, c'est sacré pour moi. Lorsque l'occasion m'était présentée de servir mon pays, je n'ai pas hésité un seul instant. Je savais que c'était le bon choix car cela était par pure conviction. J'ai vécu au bout d'une année des moments exceptionnels comme jamais durant toute ma carrière. C'est incroyable ce qu'on a vu et vécu avec les Verts. Cerise sur le gâteau, double qualification à la CAN et au Mondial ; que demande-t-on de plus ? Ce n'est qu'un début, en tout cas, et vous allez participer à votre première CAN dans quelques semaines. Que vous inspire cette compétition ? De la fierté, car je vais défendre les couleurs de mon pays. La CAN est une compétition très cotée à un très haut niveau. Je suis impatient de la découvrir et de prendre part à cette prestigieuse compétition africaine. La sensation est forte. Je vais en Angola avec la ferme conviction de réaliser une belle CAN. Et qu'en est-il des objectifs des Verts dans cette épreuve ? Je suis optimisme à propos de nos chances. On est dans un groupe très équilibré, on doit jouer nos matchs avec la même détermination qui nous a animés lors des éliminatoires. Il y a un bon esprit de famille qui anime le groupe qu'il faut préserver en Angola, car c'est un acquis important. Les joueurs professionnels ont des problèmes avec leurs clubs européens pour venir participer à la CAN. Est-ce le cas pour vous au niveau du Borussia Mönchengladbach ? C'est vrai ce que vous dites, les clubs professionnels voient toujours d'un mauvais œil l'absence d'un joueur à cause de cette compétition. Parfois, il faut se battre. En ce qui me concerne, c'est un choix personnel que j'ai fait et que j'assumerai pleinement jusqu'au bout. Peut-on alors parler de sacrifices dans ce cas-là ? C'est le cas de le dire, car les clubs professionnels sont très stricts et veulent leurs intérêts, ce qui est très normal. Il y a la CAN puis le Mondial dans quelques mois aussi, un rendez-vous planétaire qui hante les nuits de tous les joueurs. Ne pensez-vous pas qu'on risque de négliger la CAN à force de trop penser à la Coupe du monde ? Je ne le pense pas, chaque compétition a ses spécificités. On jouera la CAN jusqu'au bout, on fera honneur, c'est promis, à notre peuple et à l'Algérie. Quant au Mondial, ce sera en juin, on aura tout le temps de le préparer et de donner une meilleure image du pays. Le cas Mehdi Lacen a été évoqué par toute la presse. Peut-on connaître votre avis ? Excusez-moi, je ne suis pas là pour donner un avis sur tel ou tel joueur, cela ne concerne que le sélectionneur national, moi je ne suis qu'un joueur à la disposition de l'équipe nationale. D'après vous, l'Algérie peut-elle remporter la CAN ? Tout est possible, il est prématuré de parler de ça. On ira en Angola pour représenter dignement l'Algérie, son peuple et son président Abdelaziz Bouteflika. Il faudra confirmer notre qualification pour le Mondial. Faites-nous confiance et vous ne serez pas déçus. Vous allez voir que notre jeune équipe est capable de beaucoup de belles choses encore.