Après quelques jours de froid, la chaleur printanière — presque estivale — revient au galop. Depuis une quinzaine de jours, les manteaux, les vestes et les gros pulls en laine sont remis au placard. Alors que l'on se trouve au cœur de la saison hivernale, les prévisions météorologiques annoncent étrangement du soleil, beaucoup de soleil, jusqu'au 4 janvier prochain, ainsi que des températures variant entre 17 et 26° C dans tout le pays. Une situation des plus paradoxales en comparaison avec les pays d'Europe, qui souffrent d'un temps glacial, où les averses sont presque quotidiennes et où la neige tombe à gros flocons. Cette hausse des températures suscite d'ailleurs des interrogations chez la population algérienne qui craint déjà le pire. Les plus superstitieux voient dans ce bouleversement climatique un mauvais présage. “Cette chaleur n'est pas normale, cela annonce l'arrivée d'un séisme”, a déduit une femme âgée, rencontrée à Alger. Dans le monde rural, les paysans ne cachent pas leurs appréhensions quant à leurs prochaines récoltes. Chez les citadins, les questions concernent la disponibilité de l'eau potable dans les robinets, et ce, malgré les assurances des pouvoirs publics. Des scientifiques ont annoncé que l'Afrique n'aura plus d'hiver dans dix ans. Pour les gens, cela commence apparemment à se confirmer avec la chaleur de ces derniers mois et notamment celle de ce mois de décembre. L'Algérie n'a eu que quelques jours de pluie et de froid depuis le début de la saison. Lors de la dernière rencontre de Copenhague, qui s'est terminée en queue de poisson, des pays ont tiré la sonnette d'alarme et alerté sur les dangers qui menacent la planète, en appelant à limiter l'impact du réchauffement climatique sur le continent noir. Pour preuve, le mercure est au-dessus des 20° C, donnant lieu à de nombreuses supputations.