Grippe porcine ou pas, à Bouzeguène dans la wilaya de Tizi Ouzou, les établissements scolaires bruissent de mille et une rumeurs. On annonce ici et là des cas d'élèves qui présentent des signes cliniques (fièvre, toux, fatigue…) qui pourraient suspecter cette maladie et qui quittent les bancs d'école pour aller se faire consulter par un médecin. Dans de nombreux établissements scolaires, on enregistre chaque jour des absences dans chaque classe même si pour le moment, il ne s'agit que de grippe saisonnière. Dès qu'un élève tousse ou éternue, on s'écarte de lui et on évite même de le toucher ou de lui serrer la main. L'administration convoque aussitôt les parents. Sur ce point précis, l'élève est terrifié à l'idée d'être contaminé par le virus de la grippe porcine et d'être mis en quarantaine par ses camarades avant d'être renvoyé chez lui pour se faire consulter. La grippe, c'est une tache d'huile qui se diffuse peu à peu. Que fait-on des enfants si la grippe saisonnière, sans danger au demeurant, touche tous les élèves ? Cette psychose n'a donc pas lieu d'être, ce qui ne veut nullement dire que tout va bien. Le virus A/H1N1 menace de faire des ravages parmi nos écoliers. Mais en dépit de tout, la vaccination ne semble pas être la solution idoine dans la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, la campagne de vaccination, qui a officiellement débuté dimanche dernier, s'est heurtée à une grande hésitation pour ne pas dire à une réticence massive au niveau de la population locale comme au sein de la communauté médicale et hospitalo-universitaire. En effet, après une semaine de campagne, le taux de participation est insignifiant pour ne pas dire nul. C'est ainsi que le corps médical, censé donner le coup de starter et surtout l'exemple en matière de prévention de cette incroyable pandémie, a carrément tourné le dos à cette campagne. À ce titre, les chiffres enregistrés jusqu'à ce jour sont à la fois édifiants et effarants puisque sur une forte communauté médicale qui compte plus de 12 000 travailleurs exerçant dans le secteur public et privé entre praticiens, infirmiers, pharmaciens, surveillants médicaux, agents et femmes de ménage de différents établissements sanitaires et cabinets privés, l'on a enregistré durant cette première semaine de campagne le chiffre dérisoire de… 25 agents vaccinés, la plupart étant des agents de service et d'entretien alors que le corps médical proprement dit est encore aux abonnés absents. Pis encore, au CHU Mohamed-Nédir de Tizi Ouzou, l'on a enregistré jusque-là… un seul agent qui a “osé” se faire vacciner sur un total de près d'un millier de travailleurs, rien que cela. Pour les femmes enceintes, elles aussi, concernées “en priorité” par cette campagne, c'est aussi le grand fiasco avec un… “zéro pointé” pour cette catégorie de personnes sensibles. En effet, aucune femme ne s'est présentée jusque-là dans les nombreux centres de santé réquisitionnés à cet effet à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou où certains médecins et gynécologues ont été jusqu'à conseiller à des patientes de s'abstenir de toute vaccination. C. Nath Oukaci/ M. HAOUCHINE