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24 heures avec les malades de la grippe A
REPORTAGE DANS LE PAVILLON D'ISOLEMENT DU CHU DE BENI MESSOUS
Publié dans Liberté le 15 - 12 - 2009

Les Algériens vivent dans la psychose de “choper” le virus de la grippe porcine. La campagne de vaccination, annoncée par les autorités, tarde à se mettre en branle. Dans les hôpitaux de référence, c'est le branle-bas de combat.
“Poussez-vous, ne vous approchez pas de moi ! J'ai la grippe”, a proféré d'emblée une jeune femme à l'entrée du hall de la clinique d'accouchement Naïma de Belouizdad. Une entrée “fracassante” pour la jeune femme en hidjab avec une bavette sur le visage, qui fait fuir les deux personnes qui attendaient devant la porte d'entrée. L'infirmière de service en tenue de bloc insiste sur l'obligation du port du masque. “Après avoir effectué des analyses, mon médecin traitant m'a remis cette lettre et orientée vers ce secteur sanitaire”, explique-t-elle. Âgée d'une vingtaine d'années et enceinte de quelques mois, elle nous confiera que son médecin l'a déclarée positive à la grippe A/H1N1. Après vérification du dossier, la patiente a été conduite à l'intérieur du service pour la prise en charge. On apprend de source sanitaire que 6 femmes enceintes atteintes du virus H1N1 sont hospitalisées dans cette clinique. “Nous n'avons enregistré aucun cas de complication dû à ce virus dans notre établissement et nos patientes répondent bien aux traitements administrés. La fièvre a baissé et d'ici cinq jours, elles peuvent rentrer chez elles. Bien entendu, les malades restent en observation le temps de refaire d'autres bilans”, explique le responsable de garde de la clinique Naïma. Il indique que ce secteur sanitaire est devenu l'une des cliniques référentielles pour la prise en charge des femmes enceintes, suspectes ou atteintes de la grippe. “En ce moment, on prend en charge toutes les personnes qui se présentent avec les symptômes de la maladie, puis on effectue des prélèvements. Si l'état d'une patiente nécessite une hospitalisation, elle sera prise en charge immédiatement, sinon elle sera traitée en ambulatoire”, ajoute-t-il. Pour la prise en charge des malades atteints du virus H1N1, l'hôpital El-Kettar, ainsi que celui de Béni-Messous sont désormais les premiers établissements sanitaires référentiels. Selon le ministère de la Santé, l'hôpital de Béni-Messous a pris en charge 40 cas de malades atteints du virus H1N1, dont 6 femmes enceintes. On déplore un décès. Il s'agit d'une femme enceinte de 37 semaines évacuée d'un autre établissement sanitaire. Selon une source hospitalière, la patiente, qui présentait des complications de la maladie, a dû se présenter à trois hôpitaux différents avant d'être évacuée vers le CHU de Béni-Messous, pour succomber suite à une complication respiratoire.
Six lits pour le service d'isolement
C'est en tenue de bloc (gants, masques, charlottes…) que nous avons pu accéder à l'intérieur du service d'isolement de l'hôpital de Béni-Messous. C'est ici que les malades atteints du virus de la grippe A/H1N1 sont mis en isolement le temps de leur administrer le traitement qu'il faut. Les patients hospitalisés dans ce service sont souvent jeunes, sans antécédent, mais présentant tous les symptômes de la maladie. Ils se retrouvent en quarantaine, coupés du monde le temps de leur prise en charge médicale. Le seul moyen de communication avec l'extérieur est cette vitre à travers laquelle ils aperçoivent leur famille durant les heures de visite. Les médecins ainsi que le personnel paramédical s'occupent de prescrire et d'administrer le traitement aux patients. Sur le lit du box 4, une jeune fille de 17 ans a été hospitalisée la veille, présentant une forte fièvre et des problèmes respiratoires. “Pour le moment, je ne sais pas si je suis déclarée positive au virus H1N1. On m'a hospitalisée hier suite à des problèmes respiratoires. Comme je suis asthmatique, je fais tout le temps des crises, mais il paraît que j'ai la grippe. Pour le moment, j'attends les résultats de l'Institut Pasteur”, nous dira Amel. Elle justifie sa présence dans ce service en déclarant que “je suis sûre que ce ne sont que des complications respiratoires dues à mon asthme. En plus, aucune personne de ma famille n'est atteinte de cette grippe porcine.” Dans son box, dénuée de tout moyen de communication avec l'extérieur (télévision, radio, téléphone…), la patiente s'est “rabattue” sur nous pour avoir un moment de discussion. “Je suis bien prise en charge médicalement et le service comme vous le voyez est bien équipé, mais je suis déjà fatiguée du silence et de la solitude. Mes visites se limitent à ceux des médecins et des infirmières qui viennent m'administrer des médicaments”, dit-elle. Même chose pour l'occupant du box n°1. Âgé de 22 ans, Mohamed communique avec son père à travers l'interphone de la vitre qui le sépare de l'extérieur. “C'est mon père. Il ne peut pas rentrer me voir… Je suis contagieux. Dieu merci il y a l'interphone et j'ai gardé mon mobile pour leur parler la nuit”, déclare le malade venu de la wilaya de Tizi Ouzou. Souffrant de surpoids, le jeune malade a été hospitalisé il y a quelques jours. “J'attends le résultat de mes prélèvements. Normalement, je dois sortir bientôt, mais les médecins disent qu'ils ont trouvé des taches au niveau des poumons. Vous savez ce que c'est… Je ne comprends pas le jargon des médecins. C'est pas facile de les voir parler de vous sans rien comprendre”, ajoute-t-il. Cependant, il s'interroge sur la cause de sa contamination. “De ma vie, je n'ai été aussi malade et je n'étais pas en contact avec d'autres personnes qui ont contracté la grippe encore moins le rhume. Je me demande comment j'ai chopé ce virus”, se demande-t-il. Concernant les malades présents dans le service d'isolement, on apprend par les médecins qu'aucun cas de complication n'a été enregistré jusque-là. “On commence l'administration des médicaments dès leur arrivée sans attendre les résultats des analyses de l'Institut Pasteur. Nous prescrivons des antiviraux et un traitement symptomatique et les traitements sont variés selon le cas des malades. Pour le moment, ils répondent bien aux médicaments et au Tamiflu”, nous explique le professeur chef de service. Il précise qu'au bout de 72 heures, le malade sous traitement n'est plus contagieux et après quelques jours (une semaine maximum), si tout se passe bien, le patient pourra rentrer chez lui. Concernant les mesures de prévention prises par le corps médical et paramédical, les médecins n'ont pas été encore vaccinés. En relation directe avec le virus, et ce, malgré leur tenue, certains passent de l'autre côté du filet. En effet, des cas de contamination ont été enregistrés chez le personnel soignant. “En attendant la vaccination, nous n'avons pas le choix. Ce sont les risques du métier”, convient les médecins du service d'isolement du CHU de Béni-Messous. On apprend que ce service d'isolement – bien équipé en appareils médicaux – était destiné au service hématologie dont les malades sont confinés dans des box stérilisés. Epidémie exige, il a été transformé en service d'isolement pour les patients atteints de la grippe A/H1N1. Ce dernier dispose de seulement 6 lits pour la prise en charge des patients. “Que voulez-vous que je vous dise ? À vous de voir si ces six lits suffisent pour un service d'isolement durant une épidémie”, conclut-il. Notre discussion a été interrompue par un appel téléphonique réclamant un box vide en isolement.
Panique aux urgences
Il est 11h30, une infirmière nous ferme la porte au nez à l'entrée des Urgences et exploration respiratoire (UER) du CHU de Béni-Messous. “Sans masque, personne n'accède à l'intérieur”, nous intime-t-elle, en nous tendant des bavettes à porter sur le visage. À l'intérieur règne un climat de panique. Trois médecins, un chef de service et des paramédicaux se disputent. “Ce n'est pas possible. Je ne peux pas comprendre comment ça se fait qu'il n'y ait pas de lit pour l'hospitalisation, encore moins d'ambulance pour le transporter d'un service à un autre ?” se plaint un des chefs de service. Ça crie, ça va dans tous les sens. Soudain un représentant de l'administration intervient. “Il s'agit d'un malade. Trouvez le lit et je vais vous envoyer l'ambulance.” Quelques minutes plus tard, le climat s'apaise, le malade est pris en charge. On apprend qu'il s'agit d'un confrère médecin qui a contracté la grippe A, mais il a été pris en charge aussitôt. Le professeur s'excuse en déclarant : “Ne pensez pas que c'est toujours comme ça. Ce n'est que le stress dû à la charge de travail”, explique-t-elle. On apprend que le service de l'UER a traité 400 malades en l'espace de 24 heures. “Bien entendu, il ne s'agit pas que de la grippe ; parmi les 400 consultations, il y avait d'autres pathologies à soigner”, a fait remarquer le professeur. Elle rassure que les cas de grippe ne sont pas tous nocifs, certains malades reçoivent le traitement et sont soignés en ambulatoire. Elle nous informe que près de 5 médecins exerçant dans cet hôpital – et qui ont contracté cette maladie – ont été soignés de cette manière. “Nous n'hospitalisons que les cas compliqués risquant de présenter d'autres pathologies, ainsi que ceux qui souffrent de maladies chroniques et de la grippe en même temps. Nous suivons les consignes du ministère de la Santé”, déclare-t-elle. D'ailleurs, le CHU de Béni-Messous a reçu une directive, le jour même, du ministère de la Santé, stipulant que 24 lits doivent être réquisitionnés à la pédiatrie.


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