Certaines de ces bâtisses, complètement abandonnées depuis de longues années déjà, constituent des joyaux architecturaux qu'il serait déplorable de perdre Situé en face de la Casbah de Béjaïa, l'ex-palais de justice, édifice bâti au début du XIXe siècle, récupéré puis cédé au profit du secteur de la culture, se trouve aujourd'hui dans un état déplorable. Destiné à abriter l'Ecole des beaux-arts après sa restauration, moyennant des travaux de réfection, ce joyau architectural sombre dans la décrépitude. Murs lézardés, plafonds détériorés, cour envahie par les herbes et rongée par le temps, cette battisse offre un visage de désolation qui ternit l'aspect urbanistique de la capitale des Hammadites. Malgré quelques “coups de peinture”, les travaux de renforcement des structures et de réfection semblent renvoyés aux calendes grecques. “Inconcevable que de pareilles structures soient abandonnées depuis des années”, clament les passants devant ces joyaux architecturaux. Cette désolation désigne le triste sort réservé à l'hôtel d'Orient et à celui des 300-lits des Oliviers. Ces derniers sont, en effet, livrés à l'abandon. Ces lieux “bouffés” par la flore sont fréquentés également par des délinquants de tout genre. L'abandon perdure, une négligence assumée jusqu'à maintenant par tous. Autre structure importante également à l'abandon, le motel des Cimes, situé sur les hauteurs de la ville de Béjaïa, précisément au cap Bouak. Il s'étale sur plusieurs hectares constitués de plusieurs structures d'accueil, resto, caféteria, salon d'honneur, de dizaines de cabanons, d'aires de jeux. Implanté dans un lieu stratégique, il domine la baie et la ville de Béjaïa, une vue panoramique. Cette structure, qui appartient à la wilaya de Béjaïa, était cédée au début des années 2000 aux deux clubs phares de cette ville, la JSMB et le MOB, pour leur servir de lieu d'hébergement. Quelques années plus tard, elle a été récupérée par l'administration de wilaya dans le but de lui redonner sa vocation touristique. Malheureusement, depuis, rien n'a été concrétisé à ce jour et la structure continue de se dégrader. En outre, les locaux des l'ex-galeries de la ville des Hammadites, mitoyens du siège de la wilaya, sont devenus eux aussi un terrain vague qui n'a toujours pas accueilli un quelconque projet. À rappeler que les responsables de la wilaya ont choisi cet endroit pour l'implantation d'un nouveau siège et ce dans le cadre de l'extension de leur structure. Néanmoins, ce projet a reçu un avis défavorable de la part du ministère de tutelle. Depuis, ce terrain se trouve en jachère. Par ailleurs, sur la côte est de Béjaïa, située au bord de la RN9 à quelques encablures de la grande bleue, le château de la Comtesse est l'un des plus anciens et prestigieux établissements touristiques également à l'abandon, livré depuis des années aux pillages et à la destruction. Implanté à Aokas, ce patrimoine touristique, qui date de l'ère coloniale, n'a été ni restauré pour être exploité, ni classé comme patrimoine national protégé. Cela dit, de nombreuses autres structures se trouvent abandonnées dans d'autres localités de la wilaya de Béjaïa. La problématique de leur vocation reste entièrement posée. A. HAMMOUCHE/K. OUHNIA