Vingt-trois mois après les attentats du 11 septembre 2001, Al-Qaïda revient au-devant de la scène et menace de nouveau la sécurité des Etats-Unis. Les services secrets US reconnaissent dans leurs rapports l'existence du danger et recommandent la vigilance. Il y a une semaine, les autorités fédérales américaines affirmaient avoir reçu des informations faisant état de préparation d'attentats similaires à ceux du 11 septembre par Al-Qaïda. Les informations provenant du département de la sécurité intérieure (DHS) laissent penser que la nébuleuse d'Oussama Ben Laden prépare des attaques en utilisant des avions de ligne aux Etats-Unis et à l'étranger. “La menace est une menace réelle”, a affirmé George Bush, incapable cependant de donner davantage de précisions. “Nous ne savons pas quand, où et quoi”, a ajouté le président US, qui a tout de même précisé que “nous savons qu'Al-Qaïda a tendance à utiliser les méthodes qui ont déjà fonctionné, c'est leur façon de procéder. Et nous avons des éléments qui indiquent qu'ils voudraient utiliser des vols internationaux, par exemple.” Les soupçons américains n'ont pas tardé à être confirmés par le numéro deux d'Al-Qaïda, Aymen Al-Zawahiri, lequel dans une bande sonore diffusée par une chaîne de télévision arabe basée au Qatar a clairement menacé les Etats-Unis de représailles si les prisonniers de Guantanamo sont jugés et condamnés à mort. “L'Amérique payera cher tout préjudice porté à tout prisonnier musulman qu'elle détient”, a annoncé le dauphin de Ben Laden. Pour rappel, les Américains avaient fait part de leur intention de faire comparaître devant les tribunaux militaires d'exception six de ces prisonniers, dont deux Britanniques et un Australien. Al-Zawahiri prévient que l'Amérique doit s'attendre au pire car, selon lui, “ce que l'Amérique voit jusqu'à présent ne constitue que de petites escarmouches, la grande bataille n'ayant pas encore commencé”. Au total, quelque 680 prisonniers arrêtés par les forces américaines en Afghanistan, à l'automne 2001, sont détenus dans la base américaine de Guantanamo (Cuba), pour leurs liens présumés avec le régime des Talibans ou le réseau terroriste d'Al-Qaïda. John Ashcroft, le ministre américain de la justice, prend très au sérieux la menace d'Al-Qaïda. Il estime que les risques de nouvelles attaques contre les Etats-Unis sont “une possibilité très réelle”. Afin de ne pas créer la panique, l'attorney général a écarté l'éventualité de relever le niveau d'alerte terroriste aux Etats-Unis, qui avait été ramené au jaune (élevé) le 30 mai dernier. Ashcroft a déclaré que les services de sécurité américains découvraient aux Etats-Unis des individus ayant des liens avec Al-Qaïda et avec ses dirigeants. Le ministre a précisé que la menace visait un secteur bien précis, celui des transports aériens internationaux. Néanmoins, ajoute-t-il, le gouvernement américain pense pouvoir réduire sensiblement les risques par la suspension de deux dispositions qui permettaient à certains étrangers voyageant par avion de transiter par les Etats-Unis sans l'obtention préalable d'un visa. Une chose est sûre, les Américains veillent au grain pour que le sombre épisode de septembre 2001 ne se renouvelle plus. A. K.