Les praticiens et spécialistes de la santé publique sont décidés à “ne pas baisser les bras” et à continuer leur mouvement de protestation illimité en dépit du silence de la tutelle. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSN) entame sa quatrième semaine de protestation. Les grévistes sont toujours déterminés à ne pas suspendre leur mouvement jusqu'à l'obtention de leur droit. Le président du SPNPSP, Lyès Merabet, joint hier par téléphone, a avoué avec regret que “le mouvement de la grève ouverte continue. Le mutisme du ministre de la Santé ne fait qu'aggraver la situation et pousse au pourrissement du mouvement”. Le premier responsable du syndicat rappelle l'attachement de la base à “ne pas céder malgré les intimidations du ministère”. D'ailleurs, des sit-in seront observés aujourd'hui par les praticiens devant les bureaux des 37 wilayas où le syndicat est présent. Par ailleurs, le Dr Merabet a qualifié le mouvement de “vraie réussite”. Car d'après lui, le taux de suivi n'est pas descendu au-dessous des 80% dans tout le territoire national. En outre, le syndicaliste a fait part de son amertume concernant la politique poursuivie entreprise par le ministère de la Santé dans la gestion de cette crise, la jugeant “méprisante”. “Le silence de mort du ministre de la Santé confirme son mépris à l'égard de ses partenaires sociaux et sa disponibilité pour dénouer la situation. Un tel comportement pousse vers le pourrissement du mouvement”, a répété le Dr Merabet. Le syndicat réitère son attachement à ses revendications concernant le statut particulier et le régime indemnitaire. “Le statut promulgué ne ressemble en rien à celui que nous avons discuté avec la tutelle. Cette dernière est décidée à n'en faire qu'à sa tête, pour preuve, le ministère travaille tout seul pour la promulgation du régime indemnitaire”, a regretté le Dr Merabet. Même son de cloche, même fermeté chez son confrère des spécialistes de la santé publique, comme le confirme le discours de son président contacté hier par téléphone qui dit sa “satisfaction” quant à la réussite du mouvement de protestation qui en est à sa troisième semaine. Le Dr Youcefi a menacé de durcir le mouvement et d'aller vers le pourrissement. Notre locuteur a fait valoir que “les intimidations du ministère, soit avec les ponctions sur salaire soit en jouant sur l'essoufflement, ne vont pas décourager les médecins grévistes”. Parallèlement, les deux syndicats ne restent pas “les bras croisés”, ils frappent à toutes les portes pour faire entendre leur voix. Les syndicalistes se sont rapprochés des députés de différentes formations politiques, à savoir le Parti des travailleurs, le Front de libération nationale, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), des membres du MSP. Les protestataires ont demandé une audience auprès du président du Sénat et de la commission de la santé à l'APN. En outre, les deux syndicats ont affirmé que “la suite du mouvement ne sera connue qu'après la réunion, demain, du conseil national du SNPSP. Néanmoins, l'option d'investir la rue et supprimer le service minimum ne sont pas exclus”.