Malgré l'interdiction de la grève prononcée par la justice, les syndicalistes maintiennent le cap. Au bout de quatre jours de débrayage illimité, lancé par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), les animateurs du mouvement ont affiché, en dépit des intimidations de l'administration, leur entière détermination à poursuivre leur grève ouverte. La réponse du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n'a pas été à la hauteur des espoirs des syndicalistes. Bien au contraire, une plainte a été déposée au niveau de la chambre administrative de la cour d'Alger, pour interdire la grève. “La grève continuera tant que nous n'aurons pas officiellement reçu la notification de la décision de justice”, a affirmé, hier, le Dr Merabet, secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique, réagissant à la décision de la justice. Les syndicalistes comptent poursuivre le mouvement de protestation et se disent, également, satisfaits de la mobilisation de leurs adhérents qui a atteint, selon le SNPSP, le taux de 70%. Un chiffre contredit par le ministère de la Santé qui avance une moyenne de 4,49% de suivi. Un grand écart qui a donné lieu à une véritable polémique entre les deux protagonistes. “Au lieu de chercher des vraies solutions aux problèmes des fonctionnaires de la santé, la tutelle s'arrête à des détails superflus et tente par tous les moyens de casser notre mouvement, en usant de vieilles méthodes”, s'indigne le SG du syndicat. En réponse aux accusations de la tutelle, il a précisé que l'origine de ce mouvement ne date pas d'hier, et leurs revendications sont purement socioprofessionnelles qui se résument à la promulgation de leur statut particulier et la revalorisation du régime indemnitaire. Malgré la décision de justice ainsi que les intimidations de l'administration, les grévistes sont décidés à aller jusqu'au bout de leur action. Le bras de fer engagé entre les praticiens de la santé publique et le gouvernement n'est pas motivé, selon les syndicalistes, par la seule revendication salariale. Selon le syndicat, la grève observée depuis dimanche dernier structure la lutte syndicale pour la reconnaissance de leurs revendications et une reconnaissance du gouvernement d'un partenaire social. “Les praticiens de la santé publique ne font pas grève pour de l'argent mais pour leur dignité. Le praticien ne peut même plus se targuer de faire partie de la classe moyenne”, a-t-il souligné. Rappelons que la décision d'aller vers une grève ouverte a été motivée par l'échec des négociations avec la tutelle au sujet du statut particulier et du régime indemnitaire. Les syndicalistes de la santé avaient pourtant élaboré un avant-projet de loi du statut particulier des praticiens de la santé publique après plusieurs grèves. Le document en question a été transmis à la commission dans laquelle siègent des représentants des ministères du Travail, de la Santé et des Finances et où sont absents les représentants des médecins. N. A.