“Le service minimum sera restreint”, ont déclaré, hier, les présidents des syndicats des praticiens et spécialistes de la santé publique, au siège de l'Unpef, à Alger. Les syndicalistes précisent que le service minimum concernera seulement la vaccination contre la grippe A et les urgences. “Nous n'assurerons ni les consultations de type grippal ni l'éducation sanitaire”, a noté le Dr Lyès Merabet, président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Tout en rappelant que “la décision de maintenir le service minimum s'est faite de manière unilatérale et sans concertation avec la tutelle. Cette dernière est absente du cercle du dialogue et, quant elle se manifeste, c'est pour nous humilier et pratiquer des ponctions sur nos salaires”. Depuis le début de la protestation illimitée, les grévistes menacent de ne plus assurer le service minimum et d'aller vers le pourrissement du mouvement. A priori, avec cette “timide” décision, les praticiens font dans la prudence. Ils expliquent une telle décision du fait qu'“ils veulent rester dans le cadre légal”. Tout en menaçant d'investir la rue si la tutelle continue de pratiquer la politique “de la sourde oreille et si c'est la seule solution que nous avons pour faire aboutir nos revendications”. “Avec un tel comportement, la tutelle ne nous laissent pas autre choix que celui d'investir la rue. S'ils veulent voir trente mille blouses blanches dans la rue, ils seront servis et rien ne nous arrêtera”, a menacé Mohamed Youcefi, président du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Le Dr Youcefi a fait savoir que “si avec son silence, la tutelle compte sur l'essoufflement du mouvement, elle se trompe”. Il a également souligné que “la dignité des médecins n'a pas de prix. Ponction sur salaire ou pas, nous n'allons pas reculer”. “Le ministère de la santé croit qu'en affamant les praticiens de la santé publique, nous allons comme des chiens manger dans leurs mains, ils ont tout faux. Les répressions de la tutelle ont un effet contraire, la base est plus déterminée à continuer la grogne jusqu'à l'aboutissement de nos revendications”, a renchéri le président du SNPSP. D'autre part, le Dr Merabet a assuré que d'autres actions vont être observées à partir de cette semaine par les deux syndicats. Des rassemblements se tiendront devant la présidence et le premier ministère et un peut partout dans le pays. Le coup d'envoi de la deuxième phase de protestation sera donné mercredi par un sit-in qui se tiendra devant l'hôpital Mustapha-Bacha. Par ailleurs, le président du SNPSSP a rappelé que les deux syndicats tiennent à leurs revendications qui sont : le refus du statut particulier promulgué par la tutelle ; l'installation par la tutelle d'une commission mixte pour discuter du régime indemnitaire ; comme ils réclament leurs droits au quota de logements et la réorganisation des heures de travail. Concernant le mouvement de protestation qui est à sa quatrième semaine pour le SNPSP et à sa troisième semaines pour le SNPSSP, les deux porte-parole des protestataires affichent leur satisfaction quant aux taux de suivi qui, selon eux, n'est toujours pas descendu au-dessous des 80%.