La CADC de Tizi Ouzou a organisé, hier, son 28e conclave ordinaire au village Aghribs du aârch d'Ath Jennad. La parole fut d'abord donnée à des blessés et parents de martyrs du Printemps noir. “Les 121 martyrs ne sont pas morts, car ils ont laissé leurs noms derrière eux”, a déclaré Aït Youcef Saïd, blessé par balle avant de poursuivre : “Nous nous sommes révoltés pour la liberté, le combat doit continuer jusqu'à la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur”. Mme Mokrab et Mlle Lamara, mère et sœur de deux victimes du Printemps noir sont ensuite intervenues pour dire que la mort de Azeddine et de Mohand-L'hocine ne sera pas vaine avant de témoigner leur solidarité aux détenus, dont Belaïd Abrika. Flora Lamara, déléguée, lancera, par ailleurs, un autre appel aux femmes pour qu'elles viennent participer aux conclaves. Des invités de marque ont pris part au conclave d'Aghribs, donnant à la rencontre un aspect commémoratif du 48e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale. À l'occasion, le fils du colonel Ali Mallah est intervenu pour raconter son désarroi après l'indépendance de l'Algérie “qui n'a profité qu'à quelques individus”. “Les Algériens vivent toujours sous l'injustice malgré le départ des Français”, a-t-il déclaré avant de rappeler amer que sa mère, veuve du colonel Ali Mellah, a travaillé pendant dix ans comme femme de ménage au ministère des Moudjahidine. Amar Mohammedi, autre figure révolutionnaire, premier Algérien à avoir hissé les couleurs nationales à Alger à l'Indépendance, a emboîté le pas au fils du colonel Ali Mellah. Dans une longue intervention, l'orateur, tout en rappelant des étapes de l'histoire du mouvement national, dira que ceux qui gèrent notre pays ne le portent pas dans leurs cœurs. En rendant un vibrant hommage au mouvement citoyen qui aspire à un véritable exercice de la citoyenneté, il estimera que l'Algérie devra revenir aux siens. Les débats qui ont suivi dans la plénière ont duré toute la nuit d'hier. Ils devaient se focaliser sur la gestion de l'après-10 octobre. K. S.