La préparation de la commémoration du Printemps noir a été l'un des thèmes abordés. C'est avec la mobilisation de tout le village d'Ath Mesbah, dans la commune de Béni Douala, que la CADC de Tizi Ouzou a pu tenir ce week-end son 31e conclave ordinaire et ce, dans des conditions parfaites. L'ordre du jour n'étant pas compliqué, le premier point relatif aux modalités pratiques du recueillement du 18 avril prochain sur la tombe du premier martyr du Printemps noir, Guermah Massinissa, à Béni Douala, et à la marche populaire suivie d'une grève générale et d'un rassemblement devant la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, le 20 avril prochain, à l'occasion du 23e anniversaire du Printemps noir, a été conclu en quelques minutes, à l'issue de la réunion d'une commission technique. Ainsi, au cours du recueillement sur la tombe de Guermah Massinissa à Agouni Arous, à Ath Mahmoud, à l'occasion du second et douloureux anniversaire de l'assassinat de la première victime des évènements sanglants, le 18 avril prochain, un parent de martyr du Printemps noir par wilaya devra prendre la parole lors de la commémoration. Un mini-conclave de l'Interwilayas se tiendra après le recueillement dans le même endroit, afin que la nature de l'action d'envergure nationale prévue le 22 avril prochain à Amizour, à l'occasion du déclenchement des évènements dans la wilaya de Béjaïa, soit déterminée. Le surlendemain, le 20 avril, ce sera une marche populaire dans les rues de la ville des Genêts. Elle démarrera à 11h du carrefour du 20-Avril, empruntera le centre-ville en direction de la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, où un rassemblement est convenu. Un délégué de chaque coordination de la CADC et les parents des martyrs et détenus du mouvement citoyen, brandissant des portraits des victimes et des banderoles noires, constitueront le premier carré des marcheurs. Ceci pour les festivités du double anniversaire du Printemps noir et amazigh. Vers 2h, le second point à l'ordre du jour a été abordé pour se terminer à la fin du conclave, à 11h. Il s'agit du “fonctionnement”. En fait, il s'agissait beaucoup plus du “dysfonctionnement”. Des délégués sont revenus à la charge concernant le document de réflexion portant perspective politique du mouvement citoyen. Cette fois-ci, il n'y avait pas de polémique, mais le conseil de daïra des Ouacifs a tenu à ce qu'un débat de fond soit ouvert, trouvant que le mouvement était en crise, voire dans une impasse, suite aux dernières divergences qu'il y a eu autour de la perspective politique. Tizi Ouzou et Ath Jennad ont parlé de malaise, niant une quelconque crise, chacun a soit défendu, soit rejeté le document. Si des coordinations ont estimé que le meilleur moyen de remettre le mouvement sur les rails était de respecter les principes directeurs et le code d'honneur du mouvement, d'autres, notamment les Ouacifs, sont convaincues que le problème réside dans la représentativité des délégués. Cette coordination, qui a estimé que la perspective politique s'imposait pour redonner espoir à la population, a révélé deux dangers : le premier est que beaucoup de tractations seraient en cours auxquelles participeraient ceux qui voudraient profiter d'un essoufflement du mouvement en créant un nouveau parti politique, projet auquel participerait même une certaine presse, selon Idir Aït Mâamar ; le second serait le cycle infernal action-répression. Le même délégué estimera que le temps travaille contre le mouvement : “24 mois, c'est très long même pour les plus déterminés parmi nous.” Les problèmes liés aux finances élucidés, la commission de synthèse des différentes positions des coordinations quant au volet “fonctionnement” a élaboré un travail qui a vite fait le consensus. Les délégués seront contraints, dès le prochain conclave, d'être dûment mandatés par leurs villages, quartiers et communes. Des spécimens d'émargement des citoyens ont été proposés, avec le nombre de villages et quartiers que compte chaque commune. Les membres de la commission ayant souligné que les femmes ne sont pas présentes dans les comités de village, le taux de 30% sur les 50% estimés d'hommes appartenant à un village donné, devront parapher le mandat des délégués, à défaut, le cachet du président du comité de village serait aussi valable. D'autres informations concernant le nombre de villages et quartiers dans la commune ainsi que le nombre d'habitants devront être également transmises. 51% de ces villages ou quartiers doivent obligatoirement être structurés dans la commune pour que le mandat de la coordination soit valable. Une commission de validité des mandats des délégués de la CADC sera incessamment installée, dont les missions exactes seront définies. Notons à la fin que de nombreux meetings ont eu lieu ces derniers jours, à l'instar de la commune de Tizi Ouzou dont le quartier Sud-Ouest et les deux villages Hasnaoua et Bouhinoun ont abrité, dans le cadre de la campagne de sensibilisation, à la veille du double anniversaire du Printemps noir et amazigh, des meetings de proximité dans les soirées du mercredi, jeudi et vendredi derniers. K. S.