Liberté : Comment jugez-vous le parcours de votre équipe lors de cette CAN ? Antar Yahia : D'une manière générale, je dirai qu'il est positif car le fait de se qualifier aux quarts de finale est dejà une performance. Ce n'est pas évident de réaliser un tel résultat, vous n'avez qu'à regarder le Mali et vous vous apercevrez que cette compétition est devenue ces dernières années d'un haut niveau. En dépit du mauvais départ réalisé face au Malawi, où on a perdu par 3 à 0 dans des conditions que tout le monde connaît, on s'est racheté par la suite en réalisant une belle victoire face au Mali qui nous a permis d'aller au second tour. Globalement, je dirai que notre prestation est satisfaisante. Il y a la Côte-d'Ivoire qui se profile à l'horizon. Comment préparez-vous cette importante rencontre ? On se prépare le plus normalement du monde dans des conditions idéales. On ne manque de rien, jusqu'à maintenant, tout va pour le mieux. On donnera le meilleur de nous-mêmes à chaque match. Toutefois, face à la Côte-d'Ivoire, la motivation sera tout autre, car elle diffère beaucoup d'un match normal. La concentration est à son plus haut niveau, car nous aurons en face des joueurs de très haut niveau, il faut donc les prendre avec toute la détermination que l'on connaît de cette équipe. Quels sont les atouts que vous devriez faire valoir dans cette rencontre ? Je dirai qu'il faut d'abord garder la tête froide, rester très sereins, avoir le maximum de concentration et être animés d'une très grande motivation. Ce sont des paramètres déterminants dans ce genre de confrontations. Doit-on comprendre par là que vous êtes prêts pour cette rencontre capitale pour vous ? C'est une rencontre de quarts de finale d'une CAN ; il faut donc la prendre avec le maximum d'atouts. On est là pour démontrer que notre qualification pour le Mondial est méritée et qu'elle ne souffre d'aucune ambiguïté. Au vu de l'ambiance qui règne au sein du groupe, on est d'ores et déjà dans la rencontre. Quelle différence faites-vous par rapport à votre première participation à la CAN 2004 ? Les CAN ont beaucoup évolué, même celles auxquelles on n'a pas participé ont connu un très haut niveau. D'ailleurs, il ne cesse de s'améliorer d'une CAN à l'autre. Je vous l'ai dit, la CAN est devenue une compétition qui n'a rien à envier aux grandes compétitions, c'est de bon augure pour l'avenir du football africain et les équipes de ce continent. Beaucoup ont spéculé sur la qualification des Verts au second tour, un petit but leur a suffi pour aller en quarts de finale. Comment jugez-vous cela ? C'est un petit but très important qui nous a ouvert les portes de la qualification au second tour. On peut marquer sept buts et en encaisser six, comme c'est le cas pour le Mali, mais au bout du compte, ce sont les points qui comptent. Il faut avoir une défense solide, car les équipes qui vont loin dans des tournois pareils sont celles qui encaissent le moins de buts. Cela a été démontré à plusieurs reprises et au plus haut niveau. Est-ce le cas pour l'équipe algérienne ? Ah oui ! On a encaissé certes trois buts par accident contre le Malawi, mais les deux autres matchs face aux grosses cylindrées, on n'en a pris aucun. Cela prouve notre solidité et notre solidarité sur le terrain. La preuve, avec un seul but, on s'est qualifié brillamment au second tour, c'est ce qui compte le plus dans cette CAN ; aller loin, le reste n'est que spéculation. Ce sera donc avec ce caractère que vous allez affronter les Ivoiriens ce dimanche à Cabinda ? Oui, la base de notre équipe, c'est sa solidité. On a aussi, il ne faut pas l'oublier, des joueurs de talent qui feront la différence face à la Côte-d'Ivoire, j'en suis convaincu. On va se surpasser pour tenter d'éliminer cette grosse équipe et poursuivre notre petit bonhomme de chemin dans cette CAN à laquelle on a déjà pris goût. L'état d'esprit qui règne en ce moment au sein des joueurs est une arme redoutable avec laquelle on peut battre n'importe quel adversaire. Avez-vous les moyens de passer le cap de la Côte-d'Ivoire ? Bien sûr qu'on a les moyens d'éliminer cette grosse équipe pleine de grands joueurs d'un très haut niveau mondial. Si on n'était pas animé par cette motivation d'aller loin en cette CAN et de battre cette équipe ivoirienne, on ne serait jamais venu ici. N'oubliez pas qu'on a battu par le passé de grandes équipes supérieures à la Côte d'Ivoire. On a des atouts valables pour faire passer à la trappe cette équipe qui ne nous fait guère peur. Doit-on s'attendre à votre première rentrée officielle en tant que titulaire lors de ce match face à la Côte-d'Ivoire ? Pour l'instant, ce n'est pas la priorité, car, on souhaite tous que l'équipe gagne et qu'elle continue à tourner comme elle l'a fait lors des matchs précédents. Moi, je suis un membre de cette équipe au service de mon entraîneur et de mon pays avant tout, que ce soit sur le terrain ou sur le banc de touche, l'essentiel est que l'Algérie gagne, c'est tout ce qui m'importe pour l'instant. J'ai envie qu'on gagne, que je joue ou non, ce n'est pas important. Et pourquoi ne pas remporter cette CAN ? Incha'Allah ! Nous sommes des joueurs capables de relever les défis, on est là pour représenter dignement les couleurs de notre cher pays, l'Algérie.