Dix-huit personnes ont été tuées hier dans un attentat suicide à Bagdad au lendemain d'une série d'attaques sanglantes contre des hôtels, preuve de la capacité des insurgés à mener des opérations sophistiquées malgré une sécurité renforcée. Un kamikaze à bord d'une voiture piégée a projeté son véhicule contre l'institut médico-légal de la capitale, situé dans le quartier central de Karrada, qui s'est écroulé, a indiqué un responsable au sein du ministère de l'Intérieur. Cinq policiers qui gardaient l'entrée de l'institut et 13 civils ont été tués, selon la même source. Quatre-vingts personnes ont été blessées. L'assaillant a réussi à déjouer la sécurité dans le quartier, déjà attaqué la veille, où les barrages et contrôles de sécurité sont fréquents mais n'arrivent pas à repérer ou à stopper des insurgés. “Le bâtiment (de l'institut) s'est effondré peu après l'explosion. Des dizaines d'employés travaillent, en temps normal, dans l'institut”, a ajouté le responsable sous couvert de l'anonymat. Il a toutefois assuré que les services de secours n'avaient sorti des décombres que des personnes blessées. C'est la troisième fois que cet institut, situé dans une rue commerçante, est visé. Ces violences interviennent en pleine polémique sur l'efficacité de détecteurs d'explosifs achetés par centaines à une société britannique et largement utilisés par les forces de sécurité irakiennes. La capitale a déjà été frappée lundi par une série d'attentats coordonnés contre des hôtels de la capitale qui a fait 36 morts et 71 blessés. Les insurgés ont prouvé encore une fois qu'ils pouvaient frapper le cœur de Bagdad malgré l'augmentation des mesures de sécurité, décidée après des attentats spectaculaires commis au cours des derniers mois contre les symboles du pouvoir irakien. À quelques minutes d'intervalles, les kamikazes ont fait exploser leur minibus près des hôtels Palestine, dans le quartier d'Abou Nawas, Babel, à Karrada, et Hamra, à Jadriya, dans le sud de la capitale.