Le débat initié sur l'identité nationale est désavoué par une grande partie des Français qui voient en cette initiative “une démarche électoraliste”, même si le ministre de l'Immigration s'en défend en dépit des échecs enregistrés. Selon un sondage publié hier, 53,4% des Français jugent que ce débat voulu par l'Elysée, et animé par le ministère, poursuit un but “électoraliste” ; 63% des personnes interrogées disent penser qu'il n'a pas été constructif et 61% jugent qu'il n'a pas permis de définir ce qu'était “être français”, ce qui est son but affiché officiellement. Interrogé au sujet de ce sondage, le ministre français de l'Immigration Eric Besson a reconnu, pour la première fois, des problèmes dans la conduite de ce débat, sans toutefois remettre en cause sa pertinence. Autre revers essuyé par l'initiateur de ce débat très contesté, le colloque sur l'identité nationale, qui était prévu le 4 février, au cours duquel Eric Besson devait présenter un rapport de synthèse, est remplacé par un séminaire gouvernemental à une date qui reste à déterminer. De nombreuses associations, intellectuels, universitaires et les partis de gauche ont sévèrement critiqué la tournure prise par ce débat, focalisé sur la question de l'islam et de l'immigration et qui a donné libre cours aux milieux xénophobes et islamophobes de s'exprimer librement. La droite majoritaire est accusée de vouloir partir à la chasse des voix de l'extrême-droite dans la perspective des futures régionales du mois de mars prochain.