Le gouvernement français se réunira aujourd'hui pour «dire ce qu'il retient» sur le controversé débat sur l'identité nationale, un thème orchestré depuis le 2 novembre dernier par le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson qui souhaite entamer une tournée nationale pour «soumettre les propositions (qui seront retenues aujourd'hui) à la pédagogie et à la critique». «Nous allons examiner l'ensemble des propositions qui ont été faites tout au long de ce débat et on sélectionnera celles qui méritent d'être mises en œuvre et qui justifient des décisions», déclare le Premier ministre François Fillon. Si pour la majorité des Français (76%) il existe une «identité nationale française», 63% d'entre eux n'ont pas trouvé le débat «constructif» selon un sondage publié fin janvier. 61% jugent même qu'il n'a pas permis de définir ce qu'était «être Français», but affiché officiellement par le gouvernement de Nicolas Sarkozy. Pour 53,4%, il ne s'agit que d'une «démarche électoraliste», pour relancer les élections régionales de mars qui s'annoncent difficiles pour la droite. L'opposition socialiste et certains représentants de la droite dont trois anciens Premiers ministres avaient réclamé la fin d'un débat jugé au mieux «inutile» et au pire «dangereux» pour la cohésion nationale. M. Besson qui a été l'objet des plus vives critiques, avait reconnu qu'il aurait «dû dès le début créer un comité des sages»constitué d'intellectuels pour ne pas être en première ligne. Une sorte de bouclier pour se protéger «quand la polémique a débuté». Une grande partie de Français, outre l'opposition socialiste qui estime que le ministre avait libéré la «parole raciste» et «islamophobe, juge que ce débat associé avec les polémiques sur le port du voile islamique intégral, s'est focalisé sur la question de l'Islam, et a donné lieu à de nombreux dérapages racistes, comme les propos de la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano qui a exigé des jeunes musulmans français de trouver du travail. Fadela Amara lui reproche de ne pas parler d'identité «républicaine». Sans le critiquer directement, Michèle Alliot-Marie organise ses propres débats sur «l'union nationale» qui ne tournent pas en cacophonie.