Echec sur toute la ligne. Sarkozy, qui comptait mobiliser son électorat sur le thème lepéniste de l'identité française, a vu tout faux. Son ministre de l'Identité et de l'Immigration, un transfuge du Parti socialiste, s'est planté. Il s'est mis à dos même la droite. Le colloque sur l'identité nationale qui était prévu le 4 février, où Eric Besson devait présenter un rapport de synthèse, est remplacé par un séminaire gouvernemental à une date qui reste à déterminer ! Sarkozy a donc fait machine arrière, plus de débats même si, dans la réalité, ceux-ci étaient confinés dans des lieux clos et dirigés par des préfets, à la manière de systèmes politiques de partis uniques. Du jamais vu ! Un ministre ultraproche du président de la République est privé de colloque, n'ont pas manqué de railler des médias parisiens devenus de plus en plus critiques à l'égard du locataire de l'Elysée. Le long happening sur l'identité nationale qui devait finir en apothéose a fait pschitt et le pauvre Eric Besson n'aura droit qu'à un séminaire gouvernemental présidé par le Premier ministre, a écrit un journal de grande audience. Le ministre de l'Identité nationale et de l'Immigration, naguère si flamboyant, n'est plus du tout le chouchou, se gaussent ses anciens collègues du PS qui n'ont pas été séduits par les ouvertures sarkozyennes. Le dernier sondage sur la francité a donné 22,2% de Français qui estiment que le débat sur l'identité nationale est constructif. Pour 53,4% des Français, ce débat voulu par l'Elysée et animé par le ministère poursuit un but électoraliste. Par ailleurs, 61% des Français jugent qu'il n'a pas permis de définir ce qu'était “être français”, ce qui est son but affiché officiellement. Des associations et personnalités avaient commencé à critiquer le débat version Sarkozy, ils sont rejoints par la gauche puis par des personnalités de la droite et, cerise sur la gâteau, le débat a mal tourné, même au sein de l'UMP, le parti de la majorité où des élus ont fini par prendre conscience que cette histoire de francité s'est focalisée sur la question de l'Islam et de l'immigration, donnant lieu à de nombreux dérapages racistes. Un autre pied de nez à Sarkozy, d'après le même sondage, la majorité des Français (58%) est favorable au droit de vote des étrangers non européens aux élections locales. À 68,2%, ils estiment que l'immigration n'est pas une menace pour l'identité nationale.