Les fonctionnaires sont en colère. En plus de la grève illimitée de la santé qui touche le pays, depuis plusieurs semaines, c'est au tour des enseignants de l'éducation nationale de s'y mettre. Ils menacent de paralyser les établissements scolaires à compter de la mi-février. Après le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), qui a annoncé une grève à partir du 14 de ce mois, c'est au tour du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) de reprendre le débrayage. Il menace d'aller vers une grève ouverte à partir du 16 février prochain, si le gouvernement persiste dans sa politique de “mutisme”. Les raisons de cette grève ouverte se résument essentiellement à la lenteur de la prise en charge du dossier indemnitaire dans le cadre d'une commission installée par le ministère de l'Education nationale et le non-respect de la promesse faite par la tutelle en novembre dernier. “Le gouvernement a démontré sa mauvaise foi envers les fonctionnaires. Selon la commission chargée du dossier indemnitaire, les primes revendiquées par les syndicats de l'éducation ne sont pas justifiées. Le Premier ministre a même déclaré qu'il n'y aura pas d'augmentation de salaires tant qu'il n'y aura pas de croissance économique”, a annoncé Meziane Meriane, secrétaire général du Snapest, lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger. Pourtant, le ministère de l'Education avait promis de prendre en charge le dossier du régime indemnitaire suite à la grève illimitée qui avait paralysé le secteur durant le mois de novembre 2009. Selon notre interlocuteur, depuis la création de la commission chargée d'étudier ce dossier, rien n'a été fait. “Si les autorités de tutelle ont installé une commission, ce n'était que pour gagner du temps et atténuer la colère des enseignants”, a-t-il signalé. Le Snapest a appelé l'ensemble des syndicats de l'éducation à adhérer au mouvement de contestation, et ce, jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications socioprofessionnelles. “La date du début de la grève n'est pas statique, nous pouvons la revoir pour faire coïncider notre mouvement de protestation avec les autres syndicats afin d'unir nos rangs. À noter que les actions individuelles ne mènent à rien. Il faut partir en force”, a-t-il souligné. Il a également évoqué la nécessité de revenir à la coordination de la fonction publique afin de converger vers une action commune avec les autres secteurs, notamment celui de la santé.