Sur un autre registre, Londres déconseille formellement aux touristes britanniques de voyager au sud de la région d'Arak, frontalière avec le Niger. Le Foreign Office vient de procéder à la révision du contenu de son Travel Advice (conseils aux voyageurs) concernant l'Algérie. Dans une nouvelle version mise en ligne mercredi dernier, il prévient ses ressortissants se rendant dans notre pays contre des risques d'enlèvement par des groupes terroristes. “Des kidnappings se sont déjà produits dans cette région et nous pensons qu'ils se répéteront dans l'avenir”, observe le département britannique des Affaires étrangères. Pour donner un sens à ses appréhensions, il cite des rapts récents. Sauf que leur totalité n'a pas eu lieu en Algérie mais dans les pays se trouvant à sa frontière sud. Le dernier en date implique un couple d'Italiens enlevé, le 19 décembre 2009, au sud-est de la Mauritanie. Le 29 novembre, trois Espagnols ont connu le même sort sur la route entre la capitale Nouakchott et Nouadhibou. Quatre jours plus tôt, un Français avait été kidnappé à Gao, au Mali. Le Foreign Office rappelle aussi une tentative d'enlèvement ayant ciblé le personnel de l'ambassade américaine à Tahoua, au Niger, le 14 novembre. Mais l'incident le plus marquant concerne surtout l'exécution par Al-Qaïda Maghreb, en mai dernier, d'Edwin Dyer, un touriste britannique, qui avait été retenu en otage pendant près de six mois dans le nord du Mali. Son assassinat est intervenu au moment où des forces spéciales britanniques préparaient un assaut pour le libérer. Il était attendu que l'armée algérienne leur donne un coup de main dans cette opération. En 2003, l'Algérie expérimentait à ses dépens le phénomène de la prise d'otages. Plus d'une trentaine de touristes de nationalité allemande et autrichienne avaient été capturés dans le Tassili par le GSPC. Ils seront libérés au Mali contre le payement de fortes rançons par leurs Etats. Depuis, plus aucune tentative d'enlèvement d'étrangers n'a été enregistrée dans le Sahara algérien. Ce qui n'empêche pas les autorités britanniques de le répertorier comme une région à risque, compte tenu des ramifications d'Al-Qaïda Maghreb en son sein. Pour le Foreign Office, la menace est disséminée au niveau des frontières sud, ou une localité, en particulier, vient d'être classée zone rouge. Il s'agit d'Arak, une destination touristique dans le Hoggar proche du Niger. Dans son dernier Travel Warning, le ministère britannique des Affaires étrangères déconseille formellement à ses ressortissants de s'y rendre, sans toutefois expliquer en quoi elle est dangereuse. Globalement, il considère l'Algérie comme une destination assez périlleuse. Hormis quelques réajustements subsidiaires, son appréciation du niveau de la menace terroriste n'a pas changé depuis deux ans. Qualifiant le risque d'attentats de persistant, Londres multiplie les appels à la vigilance en direction des citoyens britanniques en déplacement dans notre pays. Selon le Foreign Office, les voyages doivent se limiter aux plus importants, comme les séjours d'affaires. Pour dissuader les plus téméraires, il fait mention de trois attentats qui ont ciblé des travailleurs étrangers depuis deux ans. Les autorités britanniques ont durci le contenu de leur Travel Warning à la suite de la double attaque du 11 décembre 2007, contre les sièges du Conseil constitutionnel et une agence des Nations unies à Alger. Depuis l'exécution d'Edwin Dyer, le gouvernement du Royaume-Uni entend prévenir d'autres drames du même genre, en précisant qu'il est réfractaire au versement de rançons en cas d'enlèvement.