Les dirigeants de Western Mediterranean Zinc (WMZ), une société privée de droit algérien, ont animé, hier, une conférence de presse, particulièrement attendue et par les journalistes et par la société civile d'une manière générale. La raison ? Le projet minier de zinc et de plomb de Oued-Amizour dans la wilaya de Béjaïa, qui a fait couler beaucoup d'encre dans un passé récent, est de nouveau sous les feux de la rampe, comprendre début d'une polémique. En effet, dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, le président de l'APW de Béjaïa, M. Hamid Ferhat, a dénoncé “un bradage à ciel ouvert”, allusion au permis d'exploration attribué de manière jugée “occulte et dangereuse” à la WMZ. Mais pour les conférenciers, la rencontre avec la presse était prévue bien avant la sortie médiatique du président de l'APW. Selon M. Creg Cochran, le nouveau directeur général de Terramin Australia Limited (Terramin) dira au sujet de son contradicteur qu'il “n'engage que sa propre personne”. En d'autres termes, les autres membres de l'assemblée ne le suivent pas dans sa démarche. Le DG de Terramin souligne néanmoins qu'il “est tout à fait ouvert à donner tous les éclaircissements” aux responsables locaux, d'autant que maintenant l'étude de faisabilité vient de livrer ses conclusions, après trois ans d'exploration et de forage. Mais pour afficher une telle assurance, les dirigeants de la WMZ se fondent sur les conclusions de l'étude d'impact sur l'environnement. Lesquelles conclusions seront affichées, a-t-on indiqué, au niveau de l'APC de Tala-Hamza pendant au moins quatre semaines afin de permettre aux citoyens de la commune et à la société civile en général d'en prendre connaissance. L'autre point abordé durant la conférence de presse concerne la souscription d'assurance. Dans sa lettre ouverte au Premier ministre, le P/APW avait notamment indiqué que la WMZ aurait eu du mal à trouver un assureur en raison du risque environnemental. D'où les réticences des compagnies d'assurance. Faux, a rétorqué M. Cochran. “J'ignore d'où est sortie cette information. Terramin a réussi à lever 200 millions de dollars australiens en termes d'apport en capital et pour le financement de ses projets de développement minier”. L'assurance serait donc une “bagatelle” que les dirigeants de la WMZ vont régler dès que le projet sera rentré en fonction. Terramin, la société de droit australien qui détient 65% des actions de la WMZ, ne cesse de relever ses capacités de financement, notamment depuis la crise financière. M. Cochran a reconnu que celle-ci a eu recours aux capitaux étrangers, les derniers en date ont été apportés par des actionnaires chinois. Lesquels détiennent à présent près de 10% du capital de l'entreprise. Terramin l'avait fait aussi, il y a peu, auprès des Japonais. L'investissement nippon était de 100 millions de dollars australiens. À la fin 2009, l'entreprise a réussi à lever des millions de dollars australiens en une journée. Et présentement, comme pour rassurer leurs interlocuteurs algériens, “nous avons quelque 22 millions de dollars australiens”. Quant au financement du projet minier de Oued-Amizour, la WMZ le fera en partie par emprunts et sur fonds propres.