Tout le monde chez nous, et pas seulement les férus de football, vit encore aux rythmes de la CAN. Malgré les déceptions, les frustrations, elle nous a donné tant de plaisir, de joie... On en redemande ! Sans crainte maintenant, nous nous projetons, avec plus de confiance, vers le Mondial d'Afrique du Sud. Avec au fond du cœur, le secret espoir de voir les nôtres briller encore. Face aux meilleurs au plus haut palier de la hiérarchie planétaire. Y faire bonne figure, ne peut être à présent un rêve irréalisable, insensé. C'est une totale confiance en les capacités d'un collectif très perfectible, capable de faire bonne figure. Gagner ou perdre, c'est la loi du sport et seulement cela. L'essentiel est de disputer crânement ses chances dans un cadre, un esprit responsable et serein. Peu importe le résultat lorsque tous mouillent le maillot ! L'espoir de mieux faire est encore amplifié par le fait que la sélection nationale ne sera pas confrontée aux bassesses et aux magouilles. Libérée, elle pourra jouer au football avec une occasion en or d'étaler ses capacités collectives, tactiques et aussi individuelles. Il est certain que beaucoup de travail reste à faire au vu des carences constatées lors de la dernière Coupe d'Afrique. Ce sera difficile, en raison entre autres, de la disponibilité des joueurs, opérant pour la plupart à l'étranger. Ceci dit, notre public ne peut plus se suffire d'une compétition nationale délabrée, sans niveau, sans vision ouvrant la voie à un avenir meilleur. La prochaine Coupe du monde que nous disputerons pour la troisième fois, certes, mais après 24 années de disette, ne doit pas faire oublier les autres aspects comme le développement, la généralisation et l'élévation du niveau général. Il est devenu plus urgent de déterminer avec précision, clarté, textes réglementaires, les deux grandes approches que sont la pratique amateur et la pratique professionnelle. L'une, généraliste avec ses différents types et paliers. L'autre compétitive basée sur le professionnalisme, le spectacle et le profit. Un vrai professionnalisme, avec ses finances, ses infrastructures, sa réglementation, pour en finir avec une approche bâtarde vide de sens et de perspectives. Les deux pratiques sont complémentaires mais elles méritent clarification et codification. Ne peut être professionnel qui veut, mais qui peut ! La compétition de performance ne peut évoluer dans la gabegie, le bricolage, l'incompétence et la violence à visages multiples. B. O.