Acculé de partout, de ses joueurs réfractaires dont le nombre augmente au fil des semaines, de la rue mouloudéenne qui commence sérieusement à jaser, à défaut de crier son ras-le-bol, et même par une partie de ses plus fidèles soutiens qui n'en ratent pas une dans l'ombre pour le tailler en pièces, le président Kacem Elimam vit des heures difficiles. Jamais depuis son retour à la tête du club d'El-Hamri, au lendemain de l'historique rétrogradation en seconde division, Elimam n'a vu sa cote de popularité descendre aussi bas. Et en flèche. L'accumulation des problèmes, notamment ceux d'ordre financier, l'indiscipline qui règne en maîtresse absolue au sein de la bâtisse mouloudéenne, le manque de régularité et d'ambition de l'équipe première qui n'arrive plus à enchaîner deux résultats positifs, ainsi que le boycott en série des cadres de l'équipe en sont, d'ailleurs, les raisons les plus évidentes. Ayant déjà mal vécu le boycott, pour cause financière, de l'attaquant le plus prolifique de l'effectif, Daoud Bouabdallah en l'occurrence, encore moins celui de leur chouchou de gardien, Hichem Mezaïr, considéré par l'intégralité de l'assise populaire mouloudéenne comme l'un des principaux artisans du club parmi l'élite, les supporters et inconditionnels du club d'El-Hamri n'en reviennent également pas encore de l'annonce de départ de leur très estimé capitaine Kada Kechamli. “S'il n'a ni l'argent pour les payer, ni le pouvoir d'instaurer une discipline au sein du groupe, ni encore la capacité de former un comité directeur à même de subvenir aux besoins du club et de bien le représenter, on ne comprend pas alors pourquoi Kacem Elimam demeure à la tête du club. Nous l'avons applaudi et plébiscité la saison dernière, mais cette saison, on craint vraiment le pire pour le Mouloudia d'Oran qui n'a pas encore assuré son maintien. Pis, puisque les départs qui se succèdent et les problèmes qui n'en finissent pas affaiblissent considérablement l'équipe nous laissent sceptiques en perspective de la suite du championnat”, s'indignaient, à ce sujet, un groupe de supporters qui ne cachent nullement leurs “craintes de voir le scénario de la fin de saison 2007-2008 se reproduire”. Imperturbable, convaincu de justesse de sa démarche et déterminé à “ne pas abdiquer devant ces tentatives de déstabilisation de l'opposition”, le président Kacem Elimam ne tient pas, pour sa part, compte de ce qui se dit ou se raconte à son propos. Une attitude “indifférente” qui ne laisse, toutefois, pas la rue indifférente. En particulier si “son” actuel MCO venait à rater son match ce mardi face à l'Entente de Sétif, exactement comme il avait raté le précédent à domicile face à la JS Kabylie. À une différence près, ce mardi, devant un public qu'on annonce nombreux, le faux pas n'est pas permis.