RESUME : Samia décide enfin de retourner définitivement au pays. Elle avait prévenu sa famille mais hésitait encore à contacter Djamel. Tant pis, Maya le contactera dès son retour. Ce sera plus commode pour eux… 73eme partie Le jour du grand départ arrive. Rym vint rendre une dernière visite de courtoisie à son amie et la félicite pour sa décision. - Enfin, te voici devenue plus raisonnable après toutes ces années. - Oh, il faut bien qu'un jour Maya renoue avec sa famille. J'ai pu tenir le coup durant ces années parce qu'elle n'était encore qu'une enfant. J'ai pu garder le secret aussi longtemps que j'ai pu. Mais Maya est aujourd'hui adulte. Elle est en droit de connaître la vérité, de connaître ses origines et celles de sa famille. Rym hoche la tête. - Oui. Tu as tout de même sauvé les apparences. - Quelles apparences ? Maya a tout su. Je n'ai pas inventé un mot pour lui raconter toute la vérité. - Elle n'a pas été vexée de savoir que tu l'as éloignée de son père durant son enfance et son adolescence rien que parce que tu voulais le voir refaire sa vie ? - Pas du tout. Maya est très intelligente. Elle a tout compris dès le début de mon récit. Rym sourit. - Cela je n'en doute pas. Elle est trop éveillée pour ne pas saisir le sens de ton geste. Mais que comptes-tu faire maintenant ? - Eh bien, rentrer chez moi. - Mais ça aussi je le sais. (Elles rirent) Je veux dire : vas-tu renouer avec Djamel ? Samia garde le silence. Renouer avec Djamel ? Elle n'avait jamais pensé à cela. Pour elle, son mari faisait partie du passé, mais, en réalité, il est toujours son mari. Toujours cet homme qu'elle a aimé comme une folle au point de le fuir. Elle pousse un long soupir avant de répondre : - Je ne sais pas. Je ne sais plus quoi faire. Voudra-t-il de moi après tout ce que je lui ai fait. Ne m'a-t-il pas oublié après toutes ces années ? - T'oublier ? Je ne le pense pas. Car si c'était le cas il aurait pris une autre femme et aurait refait sa vie. Mais s'il veut encore de toi ? Que ne donnerais-je pas pour assister à une rencontre fortuite entre vous. Samia secoue sa tête. - Je ne préfère pas. - Tu ne préfères pas quoi ? - Je n'aimerais pas de rencontre fortuite avec Djamel. Je ne suis plus aussi jeune, Rym. J'ai pris de l'âge et ma beauté s'est flétrie. - Hein ? Que racontes-tu Samia ? Mais, ma chère, regarde-toi donc dans une glace. Tu es plus belle que jamais. La maturité en plus. Je suis sûre que Djamel n'ira pas par quatre chemins pour te le dire ! - Tu… tu crois ? - Je ne le crois pas je suis certaine. - Mais… Je lui ai fais tant de mal ! - En amour, on ne connaît pas la rancune ni la haine, ma chère. Et puis, en guise de mal, je crois bien que c'est pour son bonheur à lui que tu as pris la décision de le quitter. Ta souffrance ne compte donc pas ? - Mais c'est moi la fautive ! - En quoi donc ? - En tout. Je… j'ai pris Maya, je me suis enfuie. Djamel n'a pas eu le bonheur de voir sa fille grandir. Oh Rym… Je lui ai fait du mal. Très ma. Je ne sais pas s'il me le pardonnera un jour. - Laisse donc les choses se faire d'elles-mêmes. Djamel n'est pas un adolescent. Il a très bien compris que tes intentions étaient des plus nobles. Y. H. (À suivre)