Ne supportant plus le rythme des cours et la surcharge des emplois du temps, les élèves des lycées Abane-Ramdane, Hadjeres, Toufik-El-Madani, Djamel-Eddine-El-Afghani, Ourida-Meddad et autres établissements de la banlieue est de la capitale boycottent les cours depuis mardi 16 février. Les élèves de terminale ont tenu un rassemblement hier devant le siège de l'Académie est d'Alger, à El-Harrach. Malgré les différents appels du directeur de l'académie et de représentants du ministère de l'Education, les lycéens ne décolèrent pas et exigent des garanties écrites. Un dispositif de sécurité impressionnant surveillait les alentours de l'Académie. Les forces de l'ordre, présentes sur place, tentaient de repousser les élèves vers Bab-Ezzouar. Plusieurs élèves négociaient avec les policiers en essayant de passer le cordon sécuritaire pour rejoindre leur domicile, mais ces derniers étaient inflexibles. Après moult altercations, les protestataires sont revenus sur leurs pas sans plus de résistance. “Nous sommes en grève depuis le 16 février. Le premier jour, nous avons refusé de rejoindre les classes, le 2e jour, nous avons tenté de tenir un rassemblement devant l'Académie, mais nous avons été stoppés net par les forces de l'ordre qui ne se sont pas gênées pour nous bastonner. Face à cette impasse, les représentants de la tutelle nous ont conviés aujourd'hui à une réunion pour discuter de nos préoccupations. La seule chose qu'ils ont trouvé à dire est que nous faisons tout cela car nous avons peur de l'examen du bac”, s'est écriée une élève du lycée Hadjeres. “L'inspectrice nous a demandé de revenir en classe et que toutes nos revendications seront prises en charge, mais nous avons refusé, car nous voulons du concret et des engagements écrits. Voyant que nous étions déterminés à aller jusqu'au bout, le porte-parole du ministère n'a trouvé rien d'autre à nous dire que c'est la rue qui tranchera”, ajoute-t-elle. Et de renchérir : “S'ils veulent nous voir dans la rue, ils seront servis.” Plusieurs élèves n'ont pas caché leur peur du fait que les professeurs vont renouer avec la grogne dès cette semaine et qu'ils vont de nouveau subir la pression. “Si les enseignants reprennent la protestation, c'est nous qui payerons les pots cassés. Déjà après leur grève de 21 jours, les professeurs accélèrent la cadence. Nous avons droit à trois cours en une seule séance, et pour faire encore plus vite, ils nous distribuent des polycopiés. Dans certaines matières, comme les sciences, nous sommes en avance d'un chapitre, par rapport aux autres lycées de la capitale”, a clamé un élève. Pour les élèves, si les professeurs sont poussés à speeder dans les cours, c'est en raison de la pression qu'ils subissent de la part du directeur de l'Académie est. “On oblige les profs à accélérer les cours pour avoir droit aux félicitations de la tutelle”, a dénoncé un élève. La décision de la tutelle de continuer les cours jusqu'au 25 mai, et par la même occasion avancer la date du bac, fait jaser les futurs candidats à cet examen. “Nous finissons les cours à 17h30, avec les cours de soutien nous rentrons chez nous vers les coups de 21h. Quand allons-nous nous reposer ou réviser ? Et quand nous sortons dans la rue pour exprimer nos contraintes, nous sommes considérés comme des voyous. Ils avancent la date du bac à cause du football. Preuve que les responsables préfèrent les gens qui en ont dans les pieds et non dans la tête”, s'indigne une élève. Les élèves se disent “décidés à en finir avec cette situation” et menacent de généraliser le mouvement aux autres établissements de la capitale.