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Pékin s'oppose à la démarche américaine dans le dossier du nucléaire iranien Déterminé à rendre à Washington la monnaie de sa pièce pour avoir reçu le dalaï-lama
N'ayant guère accepté l'action de Barack Obama, qui a reçu le dalaï-lama en dépit de sa vive opposition, la Chine s'active à contrer la politique américaine sur la scène internationale, à commencer par le nucléaire iranien, en prônant la diplomatie au lieu des sanctions souhaitées par les Etats-Unis. Comme il fallait s'y attendre, les responsables chinois ne ratent aucune occasion de montrer aux Américains qu'il faudra compter avec eux sur la scène internationale. En effet, irritée par l'audience accordée la semaine écoulée par le président des Etats-Unis au leader spirituel du Tibet, le dalaï-lama, la Chine est déterminée à contrecarrer la politique américaine dans certains dossiers sensibles, à l'image de celui du nucléaire iranien. Alors que les Américains estiment urgent d'imposer de nouvelles sanctions au régime de Téhéran, Pékin prône la “souplesse” et des “efforts diplomatiques” accrus pour résoudre la question du nucléaire iranien. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Qin Gang, a déclaré, hier lors d'un point de presse, que “les parties concernées devraient accentuer les efforts diplomatiques, maintenir et promouvoir le dialogue”. Il insiste sur cette position chinoise en ajoutant : “Nous espérons que toutes les parties concernées vont continuer de faire preuve de souplesse et œuvreront à une solution complète et appropriée sur la question du nucléaire iranien, par la voie de la diplomatie.” Cette annonce de Pékin intervient au moment où les Etats-Unis ont vu dans la décision de l'Iran de développer rapidement ses capacités de production d'uranium enrichi une “nouvelle preuve” que Téhéran refuse de coopérer avec la communauté internationale. Pis encore, cela vient fausser tous les calculs des Américains, qui pensaient, comme l'a laissé entendre le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, que la Chine, jusqu'ici réticente à sanctionner l'Iran, serait désormais disposée à le faire. “Nous avons travaillé plutôt étroitement avec les Chinois sur les sanctions les plus sévères qui aient jamais été transmises au Conseil de sécurité depuis la résolution 1874 sur la Corée du Nord”, avait-il déclaré. Aussi, l'annonce par l'Iran de la construction de deux nouveaux sites d'enrichissement d'uranium constitue une “nouvelle preuve” du fait que Téhéran refuse de coopérer avec la communauté internationale, ont estimé lundi dernier les Etats-Unis. “Il s'agit d'une nouvelle preuve que l'Iran refuse de coopérer de manière constructive avec l'AIEA”, a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. Pour rappel, Téhéran avait révélé qu'il pourrait lancer, dès mars, la construction de deux nouveaux sites d'enrichissement d'uranium dotés d'équipements plus performants que l'usine de Natanz, la seule dont dispose actuellement l'Iran pour produire du combustible nucléaire, a annoncé le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi. Cette déclaration concrétise la décision annoncée le 30 novembre par le président Mahmoud Ahmadinejad de construire dix nouvelles usines d'enrichissement d'uranium, en réponse à une résolution de l'Agence internationale de l'énergie atomique condamnant l'Iran pour sa politique nucléaire.