«Nous ne pouvons répondre aux questions de sécurité qui se posent aujourd'hui qu'en pensant globalement». La sécurité dans le monde sera dans les trois jours à venir (du 5 au 7 février) au centre des débats à la conférence de Munich, qui accueillera pour sa 46e année plus de 300 diplomates et responsables politiques. Les Etats-Unis seront représentés par le sénateur américain John Kerry, ancien candidat démocrate à la Maison-Blanche, le conseiller du président Obama pour les Affaires de sécurité nationale, le général James Jones et Richard Holbrooke, représentant américain pour le Pakistan et l'Afghanistan. La Russie le sera par son ministre des Affaires étrangères, M. Sergueï Lavrov, et la Chine par M. Yang Jiechi, son Premier ministre des Affaires étrangères. Ce dernier prononcera un discours sur les problèmes sécuritaires posés par les changements climatiques et les problèmes d'alimentation mondiale. Le président afghan Hamid Karzaï, des hauts représentants du Pakistan, d'Israël et de la Palestine seront également au rendez-vous du gotha militaro-diplomatique. M. Wolfgang Ischinger, le diplomate allemand qui organise la conférence, a expliqué que «nous ne pouvons répondre aux questions de sécurité qui se posent aujourd'hui qu'en pensant globalement», ajoutant que «cela signifie d'impliquer l'Asie». Ces entretiens sur la sécurité se pencheront sur l'attitude de Pékin vu l'enveniment de ses relations avec Washington en raison des ventes d'armes américaines à Taïwan et la prochaine rencontre entre le Président américain Barack Obama et le Dalaï-lama. La Chine, dénonçant une «ingérence grossière» dans ses affaires intérieures, a suspendu ses échanges militaires avec les Etats-Unis. La vision stratégique de désarmement nucléaire proposé par M. Obama, notamment à la lumière d'un accord possible avec Moscou sur un nouvel instrument pour succéder au Traité de réduction des armes stratégiques «START» qui a expiré le 5 décembre, seront au menu de la conférence. Le 2 février, les deux pays sont parvenus à un accord de principe sur un traité pouvant succéder «START». Outre ces précédentes questions, le nucléaire iranien sera à l'ordre du jour. Sur les six pays chargés du nucléaire de Téhéran, Pékin semble réprouver l'application des sanctions contre l'Iran.