Les représentants de nombreux partis de la gauche européenne, dont ceux d'Espagne, de France, de Grèce et d'Autriche, ont convenu de ne pas apporter leur caution au sommet Union européenne – Maroc tant que le gouvernement espagnol “ne s'engage pas à défendre la cause sahraouie”. Prévu les 6 et 7 mars à Grenade en Espagne, le sommet Union européenne – Maroc est contesté par le Parti de la gauche européenne (PGE), qui a affirmé, dans une déclaration, qu'il ne soutiendra pas ce rendez-vous ni ses résultats tant que le gouvernement espagnol “ne s'engage pas à défendre la cause sahraouie”. L'annonce a été faite à l'issue de la rencontre qui a regroupé à Grenade les représentants de plusieurs partis européens de la gauche venus de France, de Grèce, d'Espagne, d'Autriche et d'autres pays, et dont l'ordre du jour a été consacré aux relations entre l'Union européenne, le royaume du Maroc et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. En accordant un statut privilégié au Maroc, les partenaires européens cherchent surtout à “obtenir des bénéfices économiques avec un pays qui garde toujours des prisons secrètes où croupissent des centaines de Sahraouis”, a souligné le responsable d'Izquierda Unida (IU-Gauche-Unie) aux droits de l'homme et la Solidarité, Francisco Perez. Ce dernier estime que ce traitement privilégié que va recevoir le Maroc de la part de l'UE est accompagné du “silence sur la cause sahraouie”. Pour le député européen de cette même formation politique, Willy Meyer, la politique de l'UE vis-à-vis du Maroc est “inacceptable” et “inadmissible” alors que ce pays “continue de violer les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés et de piller ses ressources naturelles”. Dans la même optique, il indique que le PGE soutient la manifestation, prévue le 7 mars à Grenade, pour appuyer le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et dénoncer le sommet UE - Maroc, à l'appel du Mouvement espagnol et international de solidarité avec le peuple sahraoui. Meyer a déclaré, lors d'une conférence de presse, que les représentants de la Gauche européenne ont convenu de soumettre au nouveau commissaire de la Politique européenne de voisinage (PEV), Stefan Fule, leurs revendications concernant le respect des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Quant au secrétaire général du Parti communiste espagnol (PCE), Jose Luis Centella, il critiquera le “double langage” du gouvernement espagnol concernant la question du Sahara occidental, affirmant que ce conflit “n'est pas une question de solidarité, mais de respect de la légalité internationale”. Un appel est lancé en direction de l'Espagne pour qu'elle fasse preuve de “plus de fermeté” face à ce conflit, durant sa présidence tournante de l'UE, tout en l'accusant de “ne pas exercer ses obligations”, en tant que “responsable du processus de décolonisation” du Sahara occidental. Ainsi, pour dénoncer la tenue du Sommet UE-Maroc, le mouvement espagnol et international de soutien au peuple sahraoui a annoncé dernièrement l'organisation, les 6 et 7 mars à Grenade, d'une conférence internationale pour appuyer le droit à l'autodétermination au Sahara occidental et dénoncer les violations des droits de l'homme par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés. Cette rencontre de deux jours sera ponctuée par une grande manifestation sous le mot d'ordre : “Sans liberté ni droits de l'homme, non au statut avec le Maroc.” Le président de la Coordination espagnole des associations de soutien au peuple sahraoui, Jose Taboada, expliquera que “cette conférence est venue également pour dénoncer la tenue du premier sommet UE-Maroc, prévu à cette date et dans la même ville, à l'occasion de la présidence espagnole de l'Union européenne, et le statut avancé octroyé à ce pays”. Il dénoncera le fait qu'“au moment où l'UE continue d'accorder ce traitement de faveur au Maroc, ce pays continue d'occuper illégalement une partie des territoires sahraouis en pillant ses ressources naturelles, refuse de respecter les résolutions de l'Onu appelant à la tenue d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui et viole systématiquement les droits de l'homme de la population sahraouie qui vit sous la répression et la torture dans les territoires occupés”.